Qu’ils ont l’air heureux, tous les deux, penchés sur le même téléphone.
Ils ont l’enthousiasme de la jeunesse, et cette étincelle d’optimisme dans les yeux qui se mêle au reflet des images dont leurs rétines s’abreuvent. Le haut-parleur du téléphone crachotte les notes d’une musique bien connue, alors que la bande-annonce touche à sa fin.
« Tu te rends compte ? On pleurait pour avoir des films Star Wars, et à présent, il y en aura régulièrement !
– Oui ! Et pas seulement des suites à la trilogie ! La jeunesse de Han Solo, ça va être trop bien !
– Pauvres âmes innocentes. »
Les deux jeunes gens sursautent alors qu’une tête vient d’apparaître entre eux. Une tête sans l’enthousiasme de la jeunesse ni l’étincelle d’optimisme dans les yeux. Une tête qui ne peut appartenir qu’à un homme blasé, et la seule étincelle qui brille dans ses yeux est celle d’un monde qu’il ne demande qu’à voir brûler, un verre de brandy à la main et un air de musique classique en fond.
« Mais qui êtes-vous et que faites-vous là ?
– Je suis le choc brutal de la réalité rencontrant les minces espoirs qui tiennent encore les fils de vos âmes innocentes, dis-je.
– Vous êtes le Diable ?
– Non. Je suis le mec qui a vu tous les Twilight.
– Ho mon dieu vous êtes un monstre !
– Venu vous rappeler aux tristes vérités de ce bas-monde. J’ai senti de l’espoir, je devais le détruire. C’est bien la bande-annonce de Solo que vous regardiez ?
– Oui et alors ? C’est quoi le problème ? Vous aussi vous allez râler contre l’acteur ?
– Ho non. Vous savez, vu le charisme de celui-ci après Harrison Ford, c’est un peu comme avoir demandé à Kev Adams de succéder à Sean Connery pour James Bond.
– Mais on s’en moque ! C’est Solo, bon sang ! Han Solo ! C’est inratable ! C’est tout l’univers Star Wars en concentré : des vaisseaux de contrebandiers qui foncent aux frontières de l’espace, des planètes oubliées de tous sauf de bandits galactiques et de postes avancés impériaux, des vaisseaux brinquebalants, des blasters…
– Donc c’est inratable.
– Les origines de Solo, évidemment ! Un personnage de hors-la-loi charismatique, ça devrait être une histoire de… mais qu’est-ce que vous faites ?
– Rien, ce sont juste mes DVDs de la prélogie. Je les ai toujours avec moi des fois que je doive lancer un truc sur quelqu’un. Vous vous souvenez ? La jeunesse de Dark Vador. Inratable.
– N… non, non, arrêtez !
– Vous vous souvenez quand Anakin est en fait un jedi parce qu’il a des midichloriens ?
– Je… non, stop !
– Et quand il devient ami avec Jar-Jar Binks ?
– Arrêtez ! Arrêtez, taisez-vous !
– Ho, je sais, que diriez-vous de revoir la scène où il pique-nique avec sa copine ? Et lui avoue que le sable, ça gratte ? »
Les deux jeunes gens se saisissent des DVD, et comme prévu, s’en servent pour se trancher les veines. Diego s’approche lentement, sa serpillière à la main.
« Patron, faut vraiment que vous arrêtiez.
– Mon bon Diego, le désespoir, c’est comme le bon vin : ça se partage avec plaisir mais tout le monde ne le tient pas.
– C’est tout de même les douzièmes ce matin.
– Je sais mais c’est rigolo.
– Enfin, je ne sais pas si… patron ? Patron, revenez, où allez-vous ? »
Je ne lui réponds pas.
En effet, je viens d’apercevoir deux malandrins qui lisent avec bonheur un article qui annonce la sortie prochaine du film Bobba Fett.
Ce serait moche de se priver.
Alors, Solo, plaisir solitaire ou film qui aurait dû à jamais errer dans la bordure extérieure ?
Ni une, ni deux, spoilons, mes bons !

L’affiche : choisie intégralement dans les tons « feu ». Vous notez qu’il est rare que je sois déçu par les affiches. Je pense que les graphistes lisent ce blog.
Notre film s’ouvre sur un bref texte nous expliquant qu’il a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine, ça va mal. L’empire étend son emprise, et les syndicats du crime s’en moquent, préférant trafiquer l’une des ressources les plus précieuses de la galaxie : les scripts cohérents le super carburant, parce que quand tu en as 10 points, tu as un super mug.
Et nous voici sur la planète Corellia, haut-lieu du crime (du coup, j’imagine que tous les gens ayant quelque chose à se faire voler se sont barrés, ce genre de concept tient rarement longtemps), où dans les bas fonds de ce 9-3 galactique, un jeune homme tente de faire démarrer un speeder volé sans se faire blaster le cucu par ses poursuivants : Han.
Ce galopin vient en effet d’arnaquer une bande de margoulins, et à bord de son véhicule emprunté, retourne à sa base d’opération, à savoir le QG d’un gang des bas-fonds tenu par une créature cruelle, vilaine, sans vergogne et surtout aquatique, que nous appellerons donc Marine. Mais Han n’a pas envie de voir Marine tout de suite. Non, d’abord, guidé par d’étranges mouvements dans son slip, il veut retrouver sa damoiselle, Kira.
« Kira ! Tu es là mon amour !
– Han ! Ho, mon chéri, j’étais si inquiète ! Tout le monde ici disait que tu ne reviendrais pas, que c’en était fini du couple Han-Kira !
– Han-Kira ? Pourquoi ai-je une soudaine envie de faire des dérapages en moto rouge dans Néo-Tokyo ?
– Hein ?
– Non, Han. Bref, mon amour, regarde ! Tu te souviens que Marine m’a envoyé acheter du super carburant raffiné ? Hé bien regarde ! J’ai réussi… et j’ai réussi à le voler sans payer les gars d’en face ! Mon plan est génial ! Avec tout cet argent, on va pouvoir quitter cette planète pourrie ! On a l’argent pour corrompre le personnel de l’astroport !
– Génial ! Mais sinon, puisqu’on vit sur une planète du crime, pourquoi on s’est emmerdés à vouloir corrompre le personnel de l’astroport officiel ? Puisqu’on trafique, la planète doit être pétée de contrebandiers, non ? Donc pourquoi on n’a pas vu directement avec eux ?
– … ho ! Tu voudrais dire qu’un film sur Han Solo aurait oublié l’existence des contrebandiers ? »
C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup.
Bienvenue sur Corellia, la planète du crime, mais où tout le monde déclare ses marchandises volées à la douane.
Voilà qui commence bien. Diego, commence à charger mes armes, veux-tu ?
En attendant, Han est interrompu par l’arrivée de gardes de Marine, qui lui expliquent à grands renforts de coups de pied au cul que la patronne veut le voir. Han cabotine un peu, mais s’y rend. Et l’on découvre Marine, une espèce de scolopendre géant et causant qui vit dans une mare au milieu de la base. Par contre, c’est un scolopendre coquet : il a un chapeau. Voilà qui change tout.
« Hmmm… Han… alors… as-tu le super carburant ?
– Non. Les vilains d’en face m’ont dépouillé. Ils m’ont pris l’argent ET le supercarburant. »
Mais ? Pourquoi ne pas directement filer l’argent ou le super carburant et garder le reste en racontant je ne sais quelle histoire ? Comme ça Marine est contente, et toi tu as quand même les sous pour te barrer sans avoir tout le monde aux fesses.
Mais Han est un peu con.
« Han, serais-tu un peu con ?
– Bwo, non.
– Dans ce cas je vais devoir te faire péter la truffe par mes hommes pour t’apprendre à échouer. Gardes ! Tabassez-le ! »
Et Han de se faire tabasser avant de se rebeller.
« Stop ! On arrête ! Regardez dans ma main… j’ai un détonateur thermique !
– Alors oui mais dans ce cas pourquoi tu t’es laissé tabasser d’abord ?
– Parce… ah ben oui, je suis un peu con, c’est vrai, c’était écrit un peu plus haut. Désolé. Bon, enfin, laissez-moi partir ou je fais tout péter !
– Une seconde… ce n’est pas un détonateur dans ta main, c’est un caillou.
– Damnation ! Tu l’auras voulu, Marine ! PAR LE POUVOIR DU CAILLOU ! »
Et Han de jeter le caillou sur une trappe dans le plafond derrière Marine, ce qui l’ouvre, laisse entrer le soleil (oui, qui passe nickel dans les bas-fonds, merci alors que dans le plan d’avant il faisait nuit partout), et crame Marine, l’obligeant à retourner au fond de sa mare. Ainsi vaincue par les problèmes de gestion de la lumière de la réalisation, nous ne la verrons plus du film.
Profitant de la confusion, Han et Kira fuient, grimpent dans leur speeder volé, et foncent en direction de l’astroport. Bien sûr, les hommes de Marine poursuivent nos héros, mais Han usant de moult ruses pourries parvient à les semer, du moins, suffisamment pour gagner l’astroport. Où Han et Kira filent jusqu’à la madame de la porte d’embarquement et lui montrent la fiole de supercarburant. C’est à elle si elle les laisse embarquer.
« Super, il fallait justement que je fasse le plein de ma R12. Allez, passez en zone d’embarquement ! »
La porte s’ouvre, Han passe… et Kira est saisie par des hommes de Marine arrivés juste à temps à la seconde où elle allait le suivre ! La responsable de la porte, voyant l’affaire grillée, verrouille la porte et alerte la sécurité.
« Kiiiiiiiiiiiiiiiraaaaaaaaaaaaaa !
– Haaaaaaaaaan ! Fuiiiiiiiis, Han ! Ne t’occupe pas de moi !
– Je reviendraiiiiiiiiiiiiii !
– Arrête de crieeeeer je suiiiis juuuuuste de l’autre côtéééé de la poooooorte !
– Oooooookaaaaay !
– Booooon beeeeen biiiiisouuuuus !
– Biiiiisouuuuuus à pluuuuuuus ! »
Kira emmenée, Han se retrouve isolé en zone d’embarquement. Et avec la sécurité alertée, le voilà bien embêté, puisqu’il risque un contrôle un peu sec, voire un toucher rectal du même acabit. Il lui reste cependant une dernière option : il y a un guichet de recrutement pour l’armée impériale à proximité. Sans autre solution à portée, il s’y rue et demande à intégrer l’académie des pilotes impériaux. L’officier en charge prend son nom.
« Vous vous appelez ?
– Han.
– Vous êtes de quel clan ? Quelle famille ?
– Heu… je suis tout seul.
– D’accord. Alors Han Onyme.
– N… non, attendez, c’est pas supposé se passer comme ça.
– Vous avez l’air déçu. Attendez, déception… ha, je sais : Han Hidalgo.
– Non. Non, arrêtez, je sais très bien que vous le faites exprès.
– Pas du tout. Han So…
– Ouiiiii…
– …phie ?
– Vous me prenez pour qui ?
– Han Us ?
– Je vais tellement vous maraver la bouche.
– Bon très bien… Han SOLO. »
Voilà. Maintenant, vous savez que Han Solo s’appelle Han Solo parce qu’un type lui a fait une blague à un guichet de recrutement.
Quel talent d’écriture.
La semaine prochaine, nous découvrirons que l’amiral Ackbar s’appelle ainsi parce qu’il criait régulièrement… hmmmmoui, non, rien. Oubliez.
En tout cas, la ruse fonctionne, Han rejoint l’armée, et sautons justement trois ans dans le futur pour voir comment cela se passe pour notre héros. Et disons-le, ce n’est pas terrible, car il s’est fait virer de l’académie des pilotes pour « comportement de trou du cul » (Han Us, c’était finalement très correct à défaut d’être subtil), et est maintenant bidasse dans l’infanterie impériale, à se faire blaster le roudoudou sur des planètes hostiles.
Seulement voilà : au beau milieu d’une bataille contre les habitants d’une planète qui refusent de se soumettre à l’empire, Han remarque un officier qui sort du lot. Un capitaine qui a l’air de savoir ce qu’il fait, qui crache, qui jure, et surtout… qui a l’air de porter un uniforme plein de trous. Mieux encore, quand Han tente de l’approcher, l’officier lui suggère de prendre son pied, son cul, de combiner habilement les deux et d’aller voir ailleurs s’il y est, par exemple, en désertant.
Han est fort surpris de recevoir pareil conseil d’un supérieur. De retour à la base impériale, il grogne donc que bouh, c’est nul, il préférerait un capitaine cool comme ça plutôt que son chef, qui ne fait rien qu’à le renvoyer à l’assaut se faire trouer le cucu. Et il dit même devant la troupe :
« Mais en fait, on serait pas un peu les envahisseurs, dans l’histoire ? »
Oui, Han n’a mis que trois ans à remarquer qu’ils blastaient des gens libres et que l’armée, c’était pas trop pour lui. Ah non mais il est comme ça, Han. Un peu lent. D’où la célèbre expression pour les mauvais élèves à l’école : « Avoir un bonnet d’Han« .
Ne me regarde pas comme ça, Diego. Je devais la faire.
Bref, notre con-con de héros revient à la charge tenter de rejoindre le groupe du mystérieux capitaine, et tente de prouver qu’il est moins bête qu’il n’en a l’air, mais uniquement parce que c’est le script qui lui dit.
« Attendez, capitaine, capitaine !
– Qu’est-ce qu’il y a petit ? Je t’ai dit de te barrer !
– Allez, c’est bon, arrêtez de me la faire. Je sais que vous n’êtes pas capitaine. Vous portez un uniforme troué par de gros tirs, donc le mec qui était dans cet uniforme est mort et vous lui avez volé. Et depuis tout à l’heure, vous et vos copains matez ce transport sur la base. Vous allez le voler, pas vrai ? Alors emmenez-moi. Je suis un super pilote fraîchement sorti de l’école de pilotage. À coups de pied au cul, certes, mais tout de même !
– On n’a pas besoin de toi petit. Et tu en sais trop.
– Alors emmenez-moi. Sinon, je dis à tout le monde que vous n’êtes pas capitaine ! »
Les amis du faux capitaine s’exclament tous « Quel gros lourd !« , aussi notre capitaine, Beckett de son vrai nom, ne cède pas au chantage et… appelle l’officier le plus proche, un lieutenant impérial – un vrai – pour lui ordonner de mettre Han aux arrêts pour désertion.
Han se contente de faire des bruits comme « Woh non ! » ou « Pas cool ! » parce que hurler immédiatement « C’est un faux officier, regardez son uniforme ou vérifiez ! » ça arrêterait le film là.
Merci, Han. Tu as presque été intelligent durant quelques secondes, heureusement que le naturel est revenu au galop.
Les impériaux ayant autre chose à faire que de vérifier si Han est bien un déserteur décident de le balancer dans une cage pour y être dévoré par « La Bête ». Une créature affamée retenue prisonnière ici parce que… heu… hééé bieeen ils… enfin voilà. Toute base impériale a forcément son monstre de compagnie. C’est un peu leur Pokémon Go, quoi.
Et la bête, vous l’aurez compris, c’est bien évidemment un Wookie.
Heureusement, Han, après s’être fait vertement meulé la gueule par le bestiau, se met… à parler en Wookie. Comment ? Attendez, Han, qui vivait sur une planète qui n’a rien à voir avec les Wookies, dans les bas-fonds, parle le Wookie ? Mais comment diable est-ce possible ?
Comme je ne suis pas du tout de mauvaise foi, je vais vous dire que c’est parfaitement crédible et même vous donner une explication parfaitement rationnelle.
Il y a des années, les parents de Han ont mis leur rejeton en classe Latin/Grec/Wookie parce que ce sont les classes de bons élèves, contrairement aux petits cons qui prennent Sullustéen parce que c’est plus facile.
Han a donc eu beaucoup de difficultés en classe.
« Han ! Je vous écoute ?
– Heu… Wwwwwouuuuuaaarrrrrrrmouuuuuuuurrrr ?
– Qu’est-ce que c’est que ça, Han ? Je n’entends pas le vocatif ?
-Wwwwouaaaaaaaaarmouuuuuuuuuuuw ?
– Non, ça c’est du génitif, petit branlotin ! Allez, on décline ! Wouuuuuuaaarmouuuuuus, wouaaaaarmouuuuuuwwwww, wouaaaaaaarrrrrmouuuuurrrr… »
De rudes années pour Han.
Mais revenons à Han en train de se prendre des claques par un gros Wookie poilu.
« Attends ! Arrête de me taper ! Wouuuuuumwouuuuuuurrr !
– Wouaaar ?
– Pourquoi je me mets à parler Wookie alors que tu comprends parfaitement le galactique ? Que veux-tu dire par là ?
– Mouuuuah, wouaaaaw.
– Comment ça ? Et qu’est-ce que ma mère vient faire là-dedans ?
– Mouuuuuuwwrrrrrr.
– J’ai mal entendu. As-tu dit « Grosse burne » ou « Grande évasion ? » »
Avant que le Wookie ne devienne dépressif, et alors que Han parle le Wookie sans raison (à tous les sens du terme), les deux se mettent d’accord pour simuler une bagarre histoire de péter une colonne un peu fragile qui tient la cage en place. En la démolissant, ils la font s’effondrer, et tous deux fuient la cage en espérant que l’alerte ne soit pas donnée trop vite.
« Viens avec moi, Wookie ! J’ai des potes pas loin ! » hurle Han à son nouveau compagnon.
Les deux se ruent à l’astroport de la base, et voient justement le transport impérial fraîchement volé par Beckett en train de décoller. Beckett n’en a rien à foutre, mais soudain, ses amis qui jusqu’ici ne voulaient surtout pas de Han se font malmener à coup de script dans la gueule et s’exclament en cœur :
« ET SI ON CHANGEAIT D’AVIS SANS RAISON ET QU’ON EMMENAIT CES INCONNUS COMPLETS ? »
Mais bien sûr les amis !
Et hop, nos deux loulous sont hissés à bord et emmenés à l’aventure. Ou plutôt, d’abord, à la douche puisque la cage était boueuse, que Han et son nouvel ami qui se prénomme Chewbecca (ça alors !) prennent ensemble. Ils sont comme ça.
Bon, je laisse le soin aux amateurs d’écrire une fanfiction sur ce passage. Que je ne lirai pas, hein, soyons exacts. Je ferme donc mon grand livre « 101 blagues de savonnettes« , que je range dans le rayon salle de bain de ma bibliothèque à côté de mon « 101 blagues de sèche-cheveux« , dédicacé par Claude François s’il-vous-plaît.
Pourquoi est-ce que je vous parle de ça ?
Revenons plutôt à nos héros, qui font donc la connaissance de Beckett, hors-la-loi amateur de gros coups, et de son équipe, composée de Gertrude, la copine de Beckett, et de Papatte, l’alien à six pattes qui leur sert de pilote.
Tous ensemble prennent le temps de se connaître au coin du feu, de se raconter comment Beckett rêve d’apprendre à jouer du vuvuzela, comment tous rêvent de se retirer après un gros coup bien évidemment, et surtout, comment Han est évidemment là pour enfin retourner retrouver sa chère Kira un jour ou l’autre et la sortir de Corellia. En attendant, on leur explique le plan.
« Pas loin d’ici, il y a une planète où il fait super froid. On l’appelle New Haute-Marne.
– Très bien. Et que comptez-vous y faire ?
– Nous avons repéré un convoi de super carburant sur place. Il se déplace sur une espèce de monorail qui fait des acrobaties absurdes. On va y aller et essayer de récupérer un des wagons, en l’accrochant à notre navette en évitant les acrobaties précédemment citées. Le plan devrait se dérouler sans encombres, sauf si Krokro, notre plus farouche concurrent, venait à s’en mêler mais logiquement il ne sait rien, ou si les drones de sécurité étaient alertés, mais pareil, on gère. »
Attendez, ne me dites rien.
Avançons de 5 minutes dans le film.
« WOW NOUS VOILÀ À FAIRE DES ACROBATIES SUR LE MONORAIL !
– ATTENTION DERRIÈRE TOI, VOILÀ KROKRO ET SES AMIS !
– HO NON, LES DRONES DE SÉCURITÉ SONT ALERTÉS ! »
Que voulez-vous que je vous dise ?

Un train de la mine qui fait des acrobaties sans raison et bascule dans tous les sens ? J’imagine que ça n’a rien à voir avec une prochaine attraction chez Disney.
Bref, ça fait pan-pan et piou-piou à dos de train magique, nos héros arrivent à voler le wagon, mais Krokro et ses amis les enquiquinent tellement qu’ils sont obligés de larguer ledit wagon pour essayer de se débarrasser de leurs agresseurs. La cargaison explose, et nos amis rentrent broucouille, particulièrement en sachant que dans la bagarre, ils ont perdu Papatte, le pilote de Beckett désormais remplacé par Han, ainsi que Gertrude, la copine de Beckett désormais remplacée par…
Diego ? Je croyais avoir reposé ce livre de blagues dans la bibliothèque il n’y a pas cinq minutes. Non, il ne me servira pas, espèce de galopin. Merci.
Revenons donc à Beckett et Han qui discutent de cet échec.
« Alors Beckett ?
– Nous sommes dans la mouise, car nous n’avons rien à ramener à mon patron… parce que figure-toi que je bosse pour l’Aube Écarlate, le terrible syndicat du crime. Non, je ne suis pas indépendant. Alors on va aller là-bas et expliquer ce qu’il s’est passé. Et tu viens avec moi. Comme ça tu pourras commencer ta carrière dans le crime.
– Okay super, je ne vois pas d’autre option dans ma vie alors oui. »
Il est fort, ce Han. Il aurait dû faire conseiller d’orientation.
La fine équipe attend donc sur place car le yacht intergalactique du patron de Beckett approche. Et nos amis sont invités à monter à bord du vaisseau alors qu’il fait étape au milieu des montagnes gelées de cette planète hostile, histoire de profiter de la vue, voire de faire du ski dans ce Chamonix spatial.
Et à bord, c’est la fête : le patron a invité tous les notables du coin à une soirée mousse, histoire de les corrompre gentiment. Les contrebandiers se retrouvent ainsi entourés de riches larrons qui festoient jusqu’à ce qu’une main tapote sur l’épaule de Han. Il se retourne et…
« Kiiiiiiiiiiirrrraaaaaaaaaaaa ?
– Tu peux arrêter de parler comme ça, Han. Il n’y a plus de porte entre nous.
– Pardon, l’habitude. Mais comment es-tu passée de crotte des bas-fonds à donzelle en super tenue qui sert de premier lieutenant au gros méchant du coin ?
– C’est une longue histoire. Tout a commencé lorsque mon frère a voulu me marier à Khal Drogo pour…
– Mauvais film.
– Oui je sais mais je suis bien payée.
– …
– Oups, pardon, j’avais mal compris. Hem, oui, bref, c’est une longue histoire. Et toi, Han ? Tu travailles maintenant pour l’Aube Écarlate ? Alors viens, on va causer car mon patron vient d’arriver pour parler avec Beckett et toi. »
Et voici donc le patron qui… que ? Mais ? Attendez ? Qu’est-ce que c’est que cette caricature d’officier nazi ? Nous avons donc là une espèce de grand blond qui prend tout le temps l’air méchant, que nous appellerons par conséquent Hans Olo. Et Hans Olo n’est pas content d’apprendre que la mission a échoué.
« Je suis très déçu Messieurs… comment pourriez-vous vous rattraper ?
– On pourrait voler du carburant ailleurs ?
– Une bonne idée, Monsieur… Sophie ?
– Solo.
– Pardon. Mais cela va être compliqué. Après votre attaque, les impériaux vont doublement surveiller leur carburant.
– Wouuumouuuuuaaaarrrrr !
– Que dis-tu Chewbacca ? Puisque Hans corrompt plein de gens en haut-lieu, corrompre l’intendance d’un entrepôt impérial doit permettre de faire sortir du carburant en douce ? Allons, c’est idiot.
– Mouuuwouuuuuuuuuaaaaaar !
– Toujours en utilisant les contacts de Hans, créer une fausse flottille dans les registres pour faire très officiellement demander son ravitaillement et ainsi détourner du carburant pépère ? Allons Chewbacca, ne soit pas ridicule. Non, je propose plutôt… de tenter de voler du carburant… BRUT.
– Mais il n’y a qu’un seul endroit dans la galaxie où l’on en produit ! Sur Kessel. Du coup, la planète doit être super gardée car sans elle, pas de flotte impériale.
– Non non. Regardez, j’ai le script, et en fait, elle est gardée par trois pinpins et un caniche en mousse.
– Heu… oui. Bon, d’accord. Mais le carburant brut est extrêmement instable ! S’il n’est pas maintenu sous une certaine température, il risque d’exploser !
– Wouuuuuaaaaaaar !
– Installer la climatisation qui est déjà dans tous nos vaisseaux, donc aisément disponible ? Ne dis pas n’importe quoi, Chewbacca. On va plutôt aller voler le vaisseau le plus rapide qui soit pour transporter la marchandise avant qu’elle n’explose jusqu’à la seule raffinerie qui ne soit pas tenue par les impériaux !
– WAAAAAAAAOUUUUUR MUUUUUH !
– Comment ça du coup ils vont évidemment nous y attendre sitôt au courant du raid ? Allons Chewie, puisque je te dis que j’ai le script !
– Mouuuuuuuuh…
– Que dit-il, Monsieur Solo ?
– Ah, là, il ne dit rien, il pleure. »
Et non, attaquer un autre transport ne leur traverse pas non plus l’esprit. Ils vont plutôt suivre le plan le plus pourri du monde. Et pour s’assurer qu’il fonctionne, Hans leur propose d’emmener avec eux Kira, puisque bon, c’est un peu son bras droit, alors hop. Moi aussi, quitte à envoyer quelqu’un sur une mission super risquée, j’envoie toujours mon meilleur lieutenant, et pas simplement un gros péquin un peu malin pour surveiller le tout.
Je propose de renommer cette saga Segpa Wars.
En tout cas, il se trouve que Kira sait justement exactement qui a un vaisseau disponible : un contrebandier un peu kéké du nom de Lando Calrissian. Alors hop, tout le monde en piste, et direction une planète tranquille où le bougre est occupé à ruiner tout le monde aux cartes, où il excelle. C’est d’ailleurs ainsi qu’il a gagné le vaisseau que la troupe est venue chercher.
Han a donc un plan simple : il va mentir sur sa propre fortune et son vaisseau, parier son rien, et gagner le vaisseau de Lando à la loyale aux cartes.
Sauf que ce que Han ignore, c’est que Lando triche. Et alors que Han s’apprête à emporter la mise… Lando tire une carte de sa manche via un petit mécanisme caché et se retrouve ainsi à endetter Han plus que de raison !
« Cacaboudin ! » s’exclame Han, qui doit s’en remettra à Kira pour régler la situation. Et celle-ci fait bien plus simple : elle propose de louer les services de Lando et de son appareil pour la mission en échange d’une part du butin. Lando étant aussi stupide que les autres personnages de ce film (je pense qu’il joue en fait à Yu-Gi-Oh!), il accepte sans poser de questions. Et emmène donc avec lui son droïde copilote, spécialiste du secteur de Kessel, qui s’avère être un droïde qui parodie les féministes radicales et que tout le monde trouve lourd (il est même étonnant que ce soit passé en production) : 5JW.
Ensemble, ils filent à bord du Faucon Millenium, le vaisseau de Lando, jusqu’au secteur de Kessel. Qui est composé d’une immense nébuleuse traversée par un unique couloir qui mène jusqu’à Kessel, planète-mine où se trouve le carburant. Sur place, la planète est peuplée d’esclaves, tenus en main par une poignée de criminels qui ne doivent surtout pas savoir que la fine équipe travaille pour M. Olo, car ils ont une « fragile alliance » avec l’Aube Écarlate, et ce petit pillage pourrait la briser.
Comment dire ? Si vous avez une alliance qui contrôle la seule source de super carburant… n’était-ce pas plus simple de vous arranger autrement ?
Mais non : les mecs vont piller la seule source de super carburant qui soit, et pensent que leurs alliés ne sauront jamais ce qui est arrivé lorsqu’ils apprendront que « Tiens, l’Aube Écarlate raffine et vend du carburant brut en ce moment, juste après que nous ayons été volés. Ça n’a sûrement aucun rapport et ils ont dû le trouver sous un caillou« .
Reste-t-il un blaster ? Pas pour tirer sur eux, c’est pour moi.
Bref. Du coup, le plan de nos héros est simple : ils vont se faire passer pour un syndicat concurrent qui vient négocier. Kira, qui n’est jamais que la première lieutenant de Olo, va s’exposer tranquillement à visage découvert (oui, non mais tout est con, c’est effroyable). Han et Chewbacca jouer des esclaves offerts en guise de bonne foi par Kira à ses nouveaux clients, et Lando et 5JW rester à bord à attendre le décollage. Beckett, quant à lui, jouera le garde du corps de Kira, mais lui sera masqué.
Mais je ne sais pas, faites un truc ! Mettez un slip sur la tête de Kira, ou que sais-je, mais par pitié, non ! En plus, il y a des caméras plein la base donc…
Ah mais attendez, j’oubliais : tout le monde s’en fout, puisque Han agite le script en faisant des clins d’œil. D’ailleurs, la situation est vite pliée, puisque les locaux sont évidemment des neuneus qui disent :
« Chers inconnus complets, que diriez-vous de commencer votre visite de nos installations de notre poste de commandement qui contrôle toute la sécurité de la planète et qui est à peine gardé ? »
Voilà voilà.
On dirait une partie de Star Wars en jeu de rôle papier où il est 2h du matin, tout le monde veut dormir et il ne reste plus qu’une chips alors le maître de jeu décide de boucler le scénar vite fait.
Et encore : une partie où tout le monde est visiblement bourré.
Ainsi, deux minutes plus tard, les vilains sont assommés ou blastés, 5JW bidouille les terminaux pour libérer tous les droïdes esclaves de la planète avant de s’allumer un pétard en attendant son atelier en non-galaxité, quant à Han et Chewbacca, ils démontent des bouches à coups de boule, surtout quand Chewbacca croise des Wookies esclaves, et les salue donc en se faisant des checks à coups de tête. C’est comme ça qu’on se salue sur Kashyyyk. Du coup, quand vous devez saluer plein de gens en soirée, vous finissez souvent avec un traumatisme crânien, voire dans le coma, ce qui est problématique. Les Wookies ont bien tenté de lancer plusieurs conférences pour régler la question, mais tout le monde est mort en se disant bonjour à chaque fois à cause du nombre de participants à saluer. C’est ce que l’on appelle être victime de son succès.
Mais je digresse.
Car nos héros tombent évidemment sur le seul stock de carburant brut de la planète (oui, comme toujours, c’est une planète, mais une fois que nos héros ont exploré 0,0000001% de celle-ci, il n’y a plus rien à voir ou à faire, c’est ce que l’on appelle le syndrome de Stargate et ses planètes entières constituées d’un seul village de quinze pouilleux), font le plein de bonbonnes et filent avec.
Ils perdent cependant 5JW, qui se prend un coup de blaster dans la bataille, et ils ramènent son corps à demi-démonté à bord. Lando est tout triste.
« Naoooooon 5JW ! Tu ne peux pas mourir !
– Si Lando je… je vois un grand écran bleu… il me dit de venir vers lui…
– Je t’en prie, 5JW ! Accroche-toi ! Je vais te formater, tu verras, on sera bien comme tout toi et moi ! Je te mettrai même un fond d’écran Évangélion ou un truc du genre !
– Ce…Lando… je… j’ai une dernière chose à te dire…
– O.. oui ?
– *MUSIQUEDEXCTINCTIONDEWINDOWSXP.MP3*
– NAOOOOOOOOOOOOOOON ! »
Heureusement, quelqu’un se souvient que c’est un droïde et que, bah, il suffit de brancher son disque dur à un autre ordinateur comme, disons, celui du vaisseau et c’est reparti. Ce qui est fait.
Le Faucon Millenium devient ainsi… un vaisseau possédé par l’esprit d’un droïde relou.
Le taux de suicide chez les fans vient de monter en flèche.
Le carburant étant à bord, il est temps de déguerpir quoiqu’il en soit, et de gagner au plus vite la raffinerie de carburant avant que tout ne pète à bord. Sauf qu’à peine nos héros quittent-ils Kessel qu’ils découvrent dans le tunnel pour partir… un énorme destroyer impérial qui les y attend pépère.
Oui, c’est quand même con de savoir que le « raid de Kessel », à savoir la plus grande route de contrebande de l’univers Star Wars, est en fait un pauvre tube qu’on peut boucher avec un seul vaisseau.
Et puisque les impériaux envoient des chasseurs à la poursuite de nos héros, ceux-ci sont obligés de quitter la sécurité du passage pour s’enfoncer dans la nébuleuse, où épaves, astéroïdes et créatures étranges vivent. Dont un monstrueux poulpe de l’espace qui tente de croquer nos héros lors d’une séance si longue et inutile qu’il ne manque que Johnny Depp courant dans tous les sens au milieu (ça doit être les mêmes scénaristes Disney), et après avoir emmené le poulpe jusqu’à un trou noir local, celui-ci est transformé en rien, et le Faucon Millenium passe de beau et fringuant à épave volante à force de lutter contre la gravité qui lui arrache des morceaux. Et ne se tire de ce mauvais pas de justesse qu’en usant de super carburant brut dans son propre moteur pour avoir suffisamment de patate pour fuir.
Et c’est ainsi que Han Solo parvient à se tirer de la nébuleuse en 12 parsecs au lieu de 20, comme tout le monde, donnant naissance à sa légende.
Pourrie, mais légende quand même.
Au passage, je ne sais pas vous, mais vous noterez que lorsque Solo a rejoint Beckett, c’était Papatte le pilote. Papatte est mort, permettant à Solo de prendre les commandes. Puis, il monte à bord du Faucon Millenium, où c’est 5JW qui est aux commandes. 5JW meurt, et Solo peut prendre les commandes.
Bref, ne montez jamais dans un vaisseau avec Han Solo, surtout si vous êtes le pilote : vous allez mourir. C’est écrit.
Le Faucon Millenium arrive jusqu’à la planète où se trouve l’unique raffinerie de l’univers pour le super carburant qui ne soit pas contrôlée par l’empire, et la fine équipe peut ainsi lancer les opérations, qui consistent à laisser trois gueux et deux moulins à vent transformer du carburant brut en truc super raffiné. Hmmm. D’accord.
Tout est donc bouclé. Tout ?
Pas tout à fait.

Et sinon, remettre 5JW dans un nouveau corps ? Ah ben non, en fait, tout le monde s’en fout puisque le personnage était juste un Jar-Jar 2.0.
Lando négocie d’attendre dans le vaisseau que Han vienne lui donner sa part du butin, pendant que le reste de la troupe va préparer la marchandise et se payer un coup au bar du coin. Mais hélas, à défaut de boire une Kro en commentant l’actualité politique (« D’toute façon, Palpatine, l’empire, tout ça, moi j’te dis mon Han, c’est tous pourris !« ) sur place les attendent…
« Krokro et sa bande !
– Hohoho, mais oui ! C’est nous ! Nous avions tout simplement laissé un traceur vous votre vaisseau… nous n’avions plus qu’à attendre ici !
– Oui, en même temps, sachant qu’il n’y avait qu’un seul endroit où nous pouvions raffiner…
– Oui remarquez, c’était con. Mais HOHOHO ! Nous voilà !
– Voleurs ! Assassins ! Mais, tenez-vous bien, car trente hommes attendent dans notre vaisseau de venir vous casser la gueule si vous osez… »
Sauf que le Faucon Millenium s’envole sous leurs yeux, faisant passer Han pour un con, hohoho, rires enregistrés s’il-vous-plaît.
À part pour la blague nulle, une explication ? Lando serait parti sans sa part du butin parce que ça le faisait marrer ? Ou bien il a vu de loin les méchants, mais auquel cas, il a un vaisseau et peut leur cramer la margoulette donc… non ? Pas d’explication ? Non. Voilà voilà, c’était juste pour le gag. Hé bien merci.
Continuez comme ça et George Lucas va presque me manquer.
Notez le presque, hein, soyons précis.
Toujours est-il que Han étant passé pour une truffe, les méchants poursuivent.
« Vous allez nous donner la cargaison. Pas vrai Beckett ?
– Jamais ! Nous travaillons pour l’Aube Écarlate ! Nous avons besoin de ramener cette cargaison valant 60 millions de crédits.
– Alors laissez-moi vous raconter une histoire… »
Et Krokro, jusqu’ici masqué, de retirer son masque.
« Waaaauuuuuuurrrr wouuuuur ?
– Oui Chewie, je crois que c’est encore un de ces personnages de merde qui portent un masque, le retirent sans raison puis ne le remettront plus du film. C’est marrant, ce cliché.
– Wouuuuuuurrrrr.
– Est-ce que tu as dit « Gros caca » ou « Chanson de la coupe du monde » ?
– Waaaauuuuuur.
– Ah, c’est donc ça le mot pour « synonyme ». »
Et Krokro… est en fait une jeune rouquine sous son masque.
« Oui alors en fait je voulais vous dire qu’il y a bien longtemps… j’avais une famille. Toute ma bande avait une famille. Et l’Aube Écarlate les a tous tués. Alors maintenant nous luttons contre eux, contre toutes les oppressions, et avec cet argent nous voulons une… rébellion.
– Attendez une seconde !
– Oui Monsieur Solo ?
– Vous voudriez dire qu’un syndicat du crime serait constitué de gros bâtards ?
– Heu… oui ?
– HO BEN QUELLE SURPRISE ! VITE ALORS, TENEZ, PRENEZ TOUT NOTRE ARGENT ! »
Voilà.
Han Solo découvre que le crime, c’est pas bien, et que tout ce qu’il vole, il le donne au peuple. Vous vous souvenez du personnage de Han Solo ? Oubliez-le : voici le nouveau, qui est déjà tout gentil et idéaliste dans sa jeunesse.
« Mouuuuufffff ! »
Non, ce n’est pas le bruit de Chewbacca. Ça, c’est le bruit de la salle qui tente de s’auto-étouffer en mangeant le fauteuil du spectateur de devant pour mettre fin à cette daube. En tout cas, Han est convaincu parce que holala, lui il voulait bien servir un syndicat du crime, mais un syndicat du gentil crime. Ne me demandez pas ce qu’est du « gentil crime », ça a l’air d’être un concept suffisamment stupide pour finir dans une vidéo d’Usul, je le laisse donc faire.
Han s’allie donc avec Krokro, et propose d’embabouiner leur patron de l’Aube Écarlate. Seul Beckett s’y refuse, et préfère… partir. Et ta part du butin ? Non ? Ah bon. Non mais je ne sais pas, ça pourrait servir ? Non. Beckett aussi est un contrebandier qui aime ne pas être payé semble-t-il. Ça doit être un concept dans le coin.
Ou alors, depuis le début du film, définitivement, personne ne s’est jamais demandé ce qu’était un contrebandier.
C’est vrai que vu le thème, pourquoi s’embêter ?
Enfin. L’affaire entendue, Han et Chewbacca demandent à Hans Olo (je sais, on s’y perd) de venir les chercher sur la planète raffinerie avec son yacht, pour lui remettre la marchandise. Ce qui est fait dans l’heure : nos héros pénètrent ainsi dans le yacht de l’espace accompagnés de Kira, et s’en vont jusqu’au salon privé du sieur Olo, les bras chargés de deux caisses de super carburant à remettre au patron.
« Montrez-moi la marchandise, Han.
– Heu… okay. »
Han ouvre les caisses, et montre des fioles de super carburant au méchant qui se met à rire.
« Hahaha… joli… on dirait presque du vrai. J’avais deviné que vous essaieriez de me doubler, Han. Car j’ai été informé de votre plan par… Beckett ! Entrez, Beckett ! »
Et Beckett d’entrer, l’arme à la main pour braquer Han et Chewbacca.
« Super. Mais nous, nous avions deviné que Beckett allait nous trahir. »
Et Han d’avoir une arme planquée dans une des caisses de carburant.
« Super. Mais nous, nous avions deviné que vous alliez planquer une arme dans une des caisses. Gardes, saisissez-la. »
Et les gardes de saisir le pistolet caché.

Beckett, qui fait sa tête de « Attends ? Ton perso débile aurait réussi à prévoir quelque chose ? Ça sent un peu le pipeau, ton histoire. »
« Super. Mais nous, nous avions deviné que vous alliez nous désarmer, alors on a laissé le vrai carburant avec Krokro. »
Et nous d’avoir un plan sur Krokro qui attend dans la pampa avec des caisses de super carburant.
« Super. Mais nous, nous avions deviné que vous laisseriez le super carburant à Krokro, alors j’ai envoyé mes hommes lui tendre une embuscade. »
Et Krokro de se retrouver entourée d’hommes armés au même moment.
« Super. Mais nous, nous avions deviné que vous tendriez une embuscade à Krokro, alors on a tendu une embuscade à votre embuscade. »
Et des hommes de Krokro de surgir des fourrés alentours pour blaster la margoulette des hommes de Hans Olo.
« Super. Mais…
– Wouaaaaaaaaar mouuuuw maaaaw uuuuuurh !
– Que dis-tu Chewie ? « Que tout le monde ferme sa gueule, j’en ai plein le roudoudou de ces rebondissements à tiroirs en boucle de « Moi j’ai deviné d’abord » ? »
– Waaaaarh maaaauuuuuuur !
– Que c’est tellement éculé qu’on en trouve des parodies plein le net ?
– Rrrrrrrrouuuuuuuuwwww Raaaaaaaaaammmwwww !
– Qu’à ce stade, ça va se terminer en « Mais j’avais deviné que tu allais naître alors j’ai envoyé un T-800 dans le passé tuer ta mère ? ». Attends, qu’est-ce qu’un T-800, Chewie ?
– Mrou.
– Quel rapport avec mon rectum ? Bon, ça suffit ! Chewie a raison, on arrête les rebondissements de merde ! Beckett !
– Oui ?
– Tu trahis tout le monde et tu te barres avec le super carburant, le vrai, qu’on a connement véritablement amené ici !
– Okay !
– Chewie, tu l’aides à le porter !
– Rrrrraaaaaaah !
– Attention, hein ! Ma mère était une sainte ! Pendant ce temps, moi je reste ici pour me bagarrer avec Olo pendant que Kira regarde ! »
Et ils font comme ça, pendant que je vous passe la dizaine d’autres « Mais j’avais prévu que… » qui font que Kira trahit Olo pour sauver Han d’une mauvaise passe durant le combat, et que le méchant finit plutôt tout mort. Han est sauvé, la gentillesse a triomphé, mais il ne peut rester avec Kira.
« Mais ? Pourquoi ?
– J’appartiens à l’Aube Écarlate, Han. Tout cela te dépasse. Je dois gérer des choses que tu ne peux comprendre. Mais nous nous retrouverons et à nouveau, nous irons gambader ensemble.
– Et je te dirais encore « Kira, Kira, Kira, on va voir les banthas ? »
– Okay, casse-toi gros naze. »
Et Han de quitter le yacht spatial avec une grosse marque de main sur la joue, alors que Kira prend le commandement de l’astronef pour partir.
Allons du coup voir du côté de Chewbacca, qui est en train de marcher les bras chargés sous la menace de Beckett, lorsque soudain, au sommet d’une dune…
« Han ?!
– Héhé, Beckett, c’est bien moi. Oui, j’ai vaincu Hans Olo et je…
– Non mais je suis surtout surpris parce que… comment es-tu arrivé jusqu’ici avant moi ?
– Hein ?
– Ben tu n’as aucun véhicule et moi non plus. Et on vient du même endroit sauf que j’avais de l’avance.
– Je… heu… hé bien…
– Allez laisse tomber. Je vais t’apprendre la vie, petit con et… »
Piou !
Han vient de tirer le premier, avant même que Beckett ne puisse tirer son arme. Ce dernier s’effondre au sol, agonisant.
« Han… voilà… la boucle est bouclée… je t’ai tout appris… tu as tué ton mentor… c’est symbolique, ou un truc du genre…
– Ho, Beckett. Je suis désolé. Je n’avais pas le choix.
– Jamais je ne saurai… koff koff… jouer du vuvuzéla… quelle tristesse… mais bon, au moins, le fait que tu tires le premier…. arrrrgh… est une référence pour les fans… pas comme dans l’épisode IV où les mecs… koff… ont modifié la scène pour que tu tires en deuxième et fasse ainsi plus gentil…
– Heu… attendez Beckett. Ne parlez pas. Respirez.
– En plus bon… koff koff… j’aimerais pas être à ta place… vu ce qu’ils ont fait de ton personnage… aaah… déjà vu qu’ils t’ont fait crever comme une merde des mains du méchant le moins charismatique de la saga… koff koff… qui est aussi ton fils tout naze…
– Chut. CHUT, BECKETT !
– Non mais sérieusement… koff… regarde…. tu étais un personnage un peu gris… koff koff… et maintenant tu es gentil avant même le début de la sag… MMMMMMHHHHHH!
– Chuuuuut, Beckeet. Chut. Voilà. Voilàààà. Hooo, non, Beckett est mort. Quelle tristesse.
– Maaaaaauuuuuur ?
– Oui, j’ai toujours un oreiller sur moi au cas où. »
Bien bien bien. Et du côté de Kira ?
Toujours à bord du yacht, et désormais aux commandes, elle appelle un étrange correspondant et la silhouette encapuchonnée et mystérieuse d’un homme apparaît en hologramme.
« Oui…. ?
– Maître, c’est Kira. Je tenais à vous dire que Olo est mort. Je suis désormais la cheffe locale de l’Aube Écarlate.
– Bien… trèèèèèès bieeeeen…. dans ce cas… regarde comme J’ÔTE MA CAPUCHE ! »
Et le personnage de révéler qu’il a la tête du méchant jedi tout rouge de l’épisode I de la saga. Sûrement un cousin germain. Ou le même mais bien conservé après avoir été coupé en deux.
« Oui nan mais maître, pourquoi vous retirez votre capuche, je sais qui vous êtes.
– ET VOIS MON SABRE LAAAASEEEEER QUE J’ALLUME !
– Mais ? Mais bordel, pourquoi vous faites ça ? On est au téléphone ! En plus pourquoi l’hologramme n’a aucune couleur sauf votre tête et votre sabre ? C’est quoi cette histoire ? C’était trop subtil sinon ? »
Bref, Kira bosse donc pour un seigneur Sith semble-t-il, dont le sombre pouvoir est d’insérer de la couleur dans les télécommunications.
Encore une trahison ? Hé bien, après les 112 précédentes, quelle surprise. Mais bon, tout n’est pas à jeter. Je vais quand même retenir un ou deux trucs pour mon prochain appel téléphonique.
« Oui bonjour Monsieur, êtes-vous propriétaire ? Et avez-vous pensé à changer vos fen… que ? Mais ? Qu’est-ce que j’entends ?
– Je joue avec ma capuuuuuche…. je suis si myyyyystérieuuuuuuux….
– Mais ? Je… en tout cas sachez que pour… votre facture d’électricité…
– Je jouuuue avec ma capuuuuuuuuche ! VZIOUVZIOUVZIOU !
– C’était quoi ce bruit ?
– Je sortais mon sab… allô ? Allô ? »
Non franchement. Vraiment. Je crois que j’ai rarement vu un appel galactique aussi pourri dans Star Wars.
Mais revenons à Han. Qui est resté avec Chewbacca, et se retape donc tout le chemin jusqu’à Krokro pour lui déposer le super carburant.
« Maaaaarrrrrwwww !
– Oui, je sais, ça fait 20 minutes de film que tu transportes ces foutues caisses à droite et à gauche alors qu’on aurait pu les laisser là depuis le début. En attendant, voici Krokro. Hé bien, tiens Krokro, voici donc 60 millions de crédit pour alimenter ta rébellion dont nous n’avons jamais entendu parler et dont nous ne connaissons ni la cause, ni les méthodes sauf qu’elle semble combattre nos clients !
– Vous êtes parfait Solo, ne changez rien. Tenez, en récompense UNE fiole de carburant.
– D’une valeur de 500 crédits si j’en crois ce que l’on disait au début du film. Wouaw, j’aurais pu m’en tirer avec 5 millions pour nous et le reste pour vous et tout le monde restait gagnant, mais je crois qu’appuyer que je suis un gros con manquait un peu à ce film.
– Je trouve aussi. »
Han et Chewbacca peuvent donc repartir en bons clodos, et… retrouver Lando, qui est à nouveau occupé à jouer aux cartes quelque part au fin fond de la galaxie. Han lui donne donc l’accolade, et en profite pour désactiver discrètement son petit système de triche aux cartes. Avant de lui proposer de refaire une partie.
Et cette fois-ci, Han n’ayant plus de triche en face, a tôt fait de ruiner le pauvre Lando, et ainsi de récupérer le Faucon Millenium.
Chewbacca et lui ayant désormais un vaisseau, et une vision stupide de la contrebande en plus d’idéaux pas bien profonds, nos loulous peuvent ainsi décoller, accrocher les dés fétiches de Han au tableau de bord, passer en hyper lumière et…
…. FIN !
Si vous aimiez Han Solo, je pense que c’est désormais officiellement terminé.
Soyons francs : je ne comprends pas les critiques sur ce film.
J’entends par là : oui, c’est une daube. Mais techniquement, autant que l’épisode VII et VIII, non ? Alors pourquoi ce rejet de Solo ? Y-a-t-il une échelle secrète dans la mesure du coprolithe dont j’ignorerais tout ? Est-ce plus con de suivre les aventures d’un contrebandier qui est contre le crime que celles d’un méchant torturé par la tentation d’être gentil ou d’une jedi qui a tous les pouvoirs pétés sans entrainement parce que… heu… voilà ?
Pas sûr.
En tout cas, voyez le bon côté :
C’est le premier film où Chewbacca a les dialogues les plus pertinents de la saga.
Vivement le spin-off Chewbacca – Rouuaaaar !, sans doublages ni sous-titres.