En ce jour béni, vous avez de bonnes lectures, puisque vient de sortir Le Petit Théâtre des Opérations 4, et que Un Jour nous avons été vivants est disponible depuis un mois. En tout cas, j’espère que c’est bien, puisque moi, je n’ai pas lu tout cela. Non, à la place, pour vous lecteurs, je continue à me fader ce monument de littérature qu’est Midnight Sun. Si vous avez déjà oublié de quoi il retourne, rappelons que l’épisode précédent se trouve ici.
Comme toujours, un petit point sur l’intrigue ? Allez.
Edward le vampire fûté comme un râteau n’en a pas pris un quand il a révélé à Bella, la lycéenne pour qui marcher est une épreuve, qu’il était un mort-vivant. Et pour mieux appuyer son propos, il s’est dessapé au soleil, révélant son horrible secret : il a la peau luisante comme un adolescent acnéique. Nous retrouvons donc Edward et Bella alors qu’ils reviennent en voiture (et en excès de vitesse, la passion d’Edward rappelons-le) vers la maison de Madame.
Alors, Edward va-t-il donner à Bella un aperçu des bienfaits de la rigor mortis ?
Lisons, mes bons !
La voiture de nos héros avale les kilomètres, mais la conversation peine un peu. Heureusement, Edward a l’idée d’allumer la radio pour meubler. Et trouve une station qui lui convient.
— Tu aimes la musique des années cinquante ? me demanda- t- elle à la fin de la chanson.
— Elle était très bonne, à l’époque. Bien meilleure que celle des deux décennies qui ont suivi. Pouah !Il y avait eu des exceptions, certes, mais ce que diffusaient les radios n’avait pas eu ma préférence. Le disco m’avait laissé froid.
— Au moins, conclus- je, c’est redevenu supportable à partir des années quatre- vingt.
On sent qu’Edward est un connaisseur : il est vrai que les années 60-70 sont célèbres pour être un âge sombre de la musique, à de rares exceptions. Alors que la musique des années 80 et son synthétiseur obligatoire : voilà qui change tout ! M’est surtout avis qu’Edward attendait avec impatience l’arrivée de Roch Voisine.
Par contre, ça va faire bizarre à l’amoureux de la musique des années 50 quand il va découvrir que Bella ignore qui est Ray Charles, mais peut disserter des heures sur le génie de Jul.
N’oubliez pas : les jeunes, c’est nul, c’est pour ça qu’on arrête très vite de l’être.
Et puisque l’on parle d’âge, Bella a des questions.
— M’avoueras- tu jamais ton âge ? s’enquit- elle.
Ah, elle avait eu peur de m’ébranler. Je la rassurai d’un sourire.
— C’est tellement important ?
— Non, admit- elle, apparemment soulagée, mais je ne peux m’empêcher de m’interroger… Rien de tel qu’un mystère non résolu pour me donner des insomnies.Ce fut à moi de m’inquiéter.
— J’ai peur de te bouleverser.
Le mec vient de l’emmener en promenade champêtre pour lui expliquer qu’il est un vampire qui a tué plein de gens par le passé, mais lui demander son âge, là, ça va trop loin, Bella ! Tu pourrais être bouleversée ! Heureusement, grâce à son charisme d’essuie-glace, Bella parvient à faire parler notre héros.
— Je suis né à Chicago en 1901, avouai- je.
Bon ben voilà, c’était pas si dur.
Mais apparemment, pas pour tout le monde.
Je fixai le pare- brise pour qu’elle n’ait pas le sentiment d’être observée pendant qu’elle faisait le calcul
Oui : Bella a besoin de temps pour faire le calcul.
Surtout qu’on parle de 1901 : c’est comme demander l’âge de quelqu’un né en 2001. Tu prends les deux derniers chiffres de l’année en cours, tu retires 1 et pouf, tu l’as. Bon, ben 1901, c’est pareil sauf que tu rajoutes un siècle.
Mais pour Bella cela prend tellement de temps qu’Edward doit admirer la route pendant que les neurones de sa belle amie se mettent lourdement en branle. D’ailleurs, sachez que dans la suite, il n’est pas précisé si Bella a réussi la soustraction : m’est avis que c’est pour éviter de l’enfoncer plus avant.
Le calcul mental n’étant visiblement pas le meilleur sujet pour emballer Bella, la conversation glisse vers les origines d’Edward et sa famille. Par exemple, comment Edward mourrait de la grippe espagnole lorsque Carlisle, son papa vampirique adoptif, l’a trouvé et transformé.
— En revanche, je me rappelle bien ce que j’ai éprouvé quand Carlisle m’a sauvé. Ce n’est pas une étape qu’on oublie facilement.
— Et tes parents ?
— La maladie les avait déjà emportés. Je n’avais personne. (Ça, ce n’était pas dur à formuler, dans la mesure où cette part de mon passé ressemblait plus à un récit extérieur qu’à de véritables souvenirs.) C’est pourquoi il m’a choisi, d’ailleurs. Dans le chaos de l’épidémie, qui s’apercevrait que j’avais disparu ?
Vous avez suivi ? Edward malade, plus de famille, et Carlisle qui le choisit ?
Bien, eh bien visiblement pas Bella qui a pour seule question, celle-ci :
— Comment t’a- t- il… sauvé ?
MAIS AVEC UN COUP DE MERCUROCHROME ET UN PANSEMENT BELLA ! QU’EST-CE QUE TU CROIS ?
Non, Bella n’a visiblement pas compris. Edward (qui ne soulève pas qu’elle est neuneu) lui explique donc en termes tourmentés que Carlisle l’a vampirisé. Lui et d’autres, comme une de ses sœurs qui est visiblement du même calibre que son frangin. Car Edward raconte comment elle a rencontré Emmet, son compagnon, alors mortel et mourant.
Deux ans après, elle a ramené Emmett. Elle chassait– nous habitions les Appalaches, à l’époque– et elle est tombée sur un ours qui s’apprêtait à l’achever. Elle l’a porté sur plus de cent cinquante kilomètres pour le confier à Carlisle, parce qu’elle avait peur de… ne pas y arriver elle- même.
Alors.
Je rappelle que dans cet univers, le vampirisme est un venin : tu mords et pouf pouf, le larron devient une andouille chatoyante. Mais la sœur vampirique d’Edward, elle, face à un type qu’elle voulait sauver, s’est judicieusement dit : « Hmmm… qu’est-ce qui est le plus sûr ? Le mordre là, de suite, ou transporter un grand blessé sur 150 bornes pour le faire mordre par papa s’il n’a pas claqué entre temps ? »
Et elle a choisi le plan B.
Je pense qu’une partie de la famille d’Edward, c’est avant tout un cocker vampire qui a mâchouillé des pantoufles, transformant ces dernières en créatures de la nuit (mais lycéennes). Pour preuve de la bêtise générale, Edward ne relève même pas le petit souci de débilité de sa soeur.
— Je commence aujourd’hui seulement à me rendre compte combien ce voyage a dû être éprouvant pour elle, conclus- je.
C’est vrai que traîner un type à demi-mort sur 150 kilomètres, il faut bien quelques décennies pour se dire que bon, hein, p’têt’ que c’était pas la promenade de l’année.
Si un jour, quelqu’un vous dit qu’Edward est brillant, au moins vous le saurez : c’est juste au sens physique du terme.
Développant sur le sujet de sa famille et de comment elle vit cachée parmi les mortels, notre héros tente de justifier ce pourquoi ils se planquent dans un lycée.
— Sauf que plus nous prétendons être jeunes, plus il nous est aisé de nous fondre dans un environnement.
C’est bien connu : les vieux sont les meilleurs pour se camoufler dans un milieu de jeunes. Je vous laisse faire le test : imaginez un papy. Votre papy si ça peut vous aider. Donnez lui un physique de jeune, puis larguez-le dans n’importe quel lycée. Logiquement, au bout de 20 minutes, il s’est déjà plaint huit fois que le rap, c’était de la merde, ne comprend pas pourquoi ces jeunes filles ont des anneaux dans le pif, et est mort tabassé peu après avoir commencé à donner son avis sur l’Algérie.
Le vieux n’est pas la créature la plus malléable de la terre. On a déjà du mal à le tenir à un repas de Noël, alors à la cafét’ du lycée tous les jours, c’est non.
Poursuivant son brossage du portrait de sa famille, Edward souligne qu’on y trouve moult talents. Comme son autre sœur, Alice,
— Alice a d’autres talents. Elle voit. Ce qui risque d’arriver, ce qui va arriver. […] Mais c’est très subjectif, continuai- je d’une voix plus dure. Le futur n’est pas gravé dans le marbre. Les événements sont susceptibles d’évoluer au dernier moment.
Alice a donc un grand pouvoir : elle peut voir le futur, mais p’têt’ que c’est le bon, p’têt’ pas, puis en fait, on sait pas trop. C’est pas gravé dans le marbre, ça peut changer.
Oui, donc le pouvoir d’Alice, c’est de dire « p’têt’ ben ». Ta sœur n’est pas une vampire, Edward : c’est une Normande.
Je laisse le temps aux Bretons qui me lisent de se remettre du frisson de terreur qu’ils viennent de sentir, et reprenons. Car nos héros, eux, ont fini par arriver à la demeure de Bella. Et puisque son papa n’est pas là, la lycéenne propose à son bel ami de rentrer. Elle comprend bien vite que le gourgandin a l’air de bien connaître les lieux, pour un type qui est supposé n’être jamais venu jusqu’alors ! Voilà qui fait naître chez Bella de gros soupçons.
— Tu m’as espionnée ?
Bien que ce ne soit pas là matière à plaisanterie, elle avait du mal à ne pas rire.
— À quoi occuper mes nuits, sinon ?
Voilà voilà. C’est le moment où Edward avoue être un psychopathe et Bella… non, rien. Elle glousse.
Finalement, c’est vrai qu’ils sont faits pour être ensemble. En attendant, elle veut tout de même en savoir plus :
— Combien de fois es- tu venu ici ? précisa- t- elle sans se retourner vers moi.
Ah, oui. L’heure avait sonné de rassembler mon courage. D’être franc, quelles que soient les conséquences. Même si, après cette journée, je ne doutai pas qu’elle me pardonnerait. Je l’espérai, du moins.
— Je te rends visite presque toutes les nuits.
Re-malaise pour le lecteur sain.
Re-gloussements chez Bella.
On pourrait penser qu’au moins, tout est clair de ce côté maintenant, mais non. Là encore, l’ouvrage nous enfonce dans des abîmes de débilité. Car lorsque Bella lui demande s’il a vu des choses sympas en l’espionnant (mais enfin ?), Edward s’offusque.
Me prenait- elle pour un voyeur dépravé ? Croyait- elle que je l’avais lorgnée en douce en attendant qu’elle se dévête ? Si ça m’avait été possible, j’en aurais eu l’estomac retourné.
Oui hein, euh, bon, je viens toutes les nuits dans ta chambre, je renifle tes affaires et je reste à te regarder fixement des heures, mais je ne suis pas un VOYEUR ! HEIN ? DIS ? Je suis juste euh… quelqu’un qui te voye souvent. Voyez-vous. Aucun rapport.
Pour le reste, on appréciera que s’il l’avait vue dévêtue, il en « aurait eu l’estomac retourné » : transmis à Bella, qui appréciera.
Sauf qu’alors que nos champions papotent dans la maison de Bella, voici qu’ils entendent le papa de notre héroïne qui rentre. Vite ! Edward doit se cacher ! Il fonce dans la chambre de Bella, qu’il connait bien, pour s’y faire discret.
Je ne me sentais pas de m’asseoir comme d’habitude sur le rocking- chair, indétectable dans mon recoin sombre. Ç’avait été ma cachette quand je n’avais pas voulu qu’elle détecte ma présence. À l’époque où j’étais malhonnête.
Soit hier soir, je le rappelle, mais poursuivons.
Je m’allongeai donc sur le lit, l’endroit le plus visible de la pièce, où il était évident que je ne cherchais pas à me dissimuler.
Je rappelle qu’il est supposé se cacher.
Mais préfère s’allonger sur le lit, probablement en slip léopard. Mon rêve secret à ce stade était qu’au lieu de Bella qui ouvre la porte quelques instants plus tard, ce soit Papa Bella avec son gros fusil à pompe de shérif. Le slip d’Edward aurait fait une très belle descente de lit. Et sa peau, une cape fabuleuse pour les soirées disco au commissariat du comté.
Hélas, c’est donc bien Bella qui ouvre la porte. Et qui je le rappelle, se retrouve face à face avec Edward allongé sur son lit, probablement avec Edwardito qui se balance dans le vent du soir.
Sitôt entrée dans sa chambre, Bella cessa de traîner des pieds. Elle claqua la porte derrière elle et se précipita en catimini à la fenêtre, passant devant moi sans un coup d’œil. Elle se pencha dehors.
— Edward ? chuchota- t- elle.
Vous vous souvenez de Bella, la jeune femme pour qui faire plus de deux pas sans se péter la jambe tient du miracle ? Laissez-moi vous présenter Bella, la jeune femme qui n’aperçoit pas le monsieur tout nu sur son lit et va plutôt voir à la fenêtre s’il ne se dissimulerait pas là.
Rappelons que Bella est la seule personne au monde à avoir perdu une partie de cache-cache sur le Champ de Mars, et ce alors qu’elle jouait contre la tour Eiffel.
Voyant qu’elle est un peu con, Edward prend les choses en main.
Je me penchai vers elle, glissai mes bras sous ses aisselles et l’aidai à s’installer à deux centimètres de moi.
Le fait qu’il la traite comme un nourrisson n’aide pas vraaaiment à départir notre héros de son image de gros pervers. Je suis sûr que son véhicule préféré est une camionnette blanche qui sent le vieux bonbon.
Maintenant qu’il a installé Bella près de lui, tout le monde profite du confort de son matelas.
Il avait été très hardi de ma part de la rejoindre dans son lit, mais ça semblait si naturel. Pour moi.
Oh ben tu sais, après avoir violé son intimité 60 soirs de suite, s’assoir sur son lit, on comprend que ça ne te semble pas insurmontable.
Ainsi côte à côte, Edward peut continuer de répondre aux questions de Bella, qui portent entre autres sur sa famille qu’il aimerait lui présenter. L’occasion d’évoquer son frère Jasper. Qui n’est pas un petit fantôme mais un gros vampire, concentrez-vous un peu.
— Jasper est très intéressant. Il était plutôt charismatique, dans sa première vie, capable d’influencer ses proches pour qu’ils voient les choses à sa façon. Aujourd’hui, il arrive à manipuler les émotions des gens alentour. Il calme une pièce remplie de gens en colère par exemple ou, à l’inverse, stimule une foule léthargique. C’est un don très subtil.
Jasper qui évoque très peu son passé, mais semble avoir découvert son don aux alentours de 1933. Pour d’obscures raisons, il a aussi une vraie passion pour la peinture, l’Argentine, et les raccords de douches.
Mais qui dit famille dit aussi enfants. Et voilà que se pose la grande question qui turlupine Bella : si elle sort avec Edward est-ce qu’ils pourront… comment dire ? Est-ce qu’Edwardito pourra prendre plus que le vent du soir, m’voyez ? Mais Edward secoue la tête. Non, pour le saiske, ça va être dur. Pas le saiske. Enfin si. Mais rah, merde !
Tu es si douce, si fragile. Je dois sans arrêt veiller à mes actes pour ne pas te faire du mal. Je pourrais te tuer si facilement, Bella, par accident. (Prudemment, je collai ma paume sur sa joue.) Si je me précipitais, ou si, le temps d’une seconde, mon attention se relâchait, je pourrais, en touchant ton visage, t’écraser le cerveau par mégarde. Tu ne réalises pas à quel point tu es susceptible d’être brisée.
« Tu comprends Bella ? J’ai une énorme biroute. Si je te biflais, tu risqueras la décapitation.
– Edward je…
– C’est trop dangereux, Bella. Mon chibre est interdit par plus de 102 pays.
– Edw…
– Sais-tu ce qu’il s’est passé de 1966 à 1996 à Mururoa ? Je me suis masturbé, Bella. 181 fois.
– Bon écoute, Edward, si tu as un micro-pénis, tu peux me le dire, parce que là, je crois que tu en fais un peu trop.
– Zut. Ça s’est vu ? »
En attendant, pas de sexe ce soir pour nos amis. Mais Edward ne va pas rentrer dans ses pénates pour autant : passer la nuit caché dans la maison, chez lui, c’est une seconde nature. Pendant que Bella va se coucher, donc, il se trip… ahem, il veille sur elle. Et le lendemain matin, il attend le moment où Charlie, le géniteur de Bella, part au travail.
Charlie rebranchait les câbles de la batterie qu’il avait déconnectés hier soir.
Ah, oui, j’ai oublié de vous dire : pour ne pas que sa fille aille voir des garçons en cachette, son père débranche la batterie de sa voiture le soir.
Rien que de bien naturel. Tenez, moi j’enchaîne bien mes stagiaires.
Papounet parti, la voie est libre. Et Edward peut donc vivre librement son amour avec Bella, à qui il sort son fameux :
— Tu es ma vie, désormais, chuchotai- je.
Le mec étant mort, c’est un peu comme si Bernard Arnault vous disait « Tu comptes autant pour moi que mes problèmes d’argent ».
Sans compter que d’un grand romantisme, Edward qui sait Charlie hors de vue en profite. Et lorsque Bella ne s’y attend pas…
Je bougeai, prudent mais vif comme l’éclair. La basculant cul par- dessus tête sur mon épaule, en espérant la secouer autant qu’elle m’avait secoué, sans pour autant l’effrayer, je filai de la pièce.
— Hé ! protesta- t- elle.
Je ralentis un peu dans l’escalier.
— Wouah ! souffla- t- elle lorsque je la redressai et l’assis d’autorité sur une chaise de la cuisine.
Vous vous souvenez de ma blague un peu plus tôt sur les stagiaires enchaînés ? Je vous laisse la comparer à Edward qui kidnappe Bella pour l’assoir de force dans la cuisine.
Là, vous me direz « Rooh, allons, c’est un moment mignon, une petite plaisanterie ! ».
Et je vous glisserai ce qui s’ensuit, lorsque la belle se met à préparer son petit-déjeuner :
La voir se déplacer dans son élément fut à la fois instructif et distrayant. Jamais elle n’avait été aussi à l’aise et sûre d’elle. Il était évident que, les yeux bandés, elle aurait trouvé ce qu’elle voulait dans cette cuisine.
Ce livre présenté comme le top du romantisme, nous l’écrit noir sur blanc :
Quand Belle est dans son élément… c’est qu’elle est dans sa cuisine.
Je crois qu’on peut s’arrêter là-dessus.
Merci, Midnight Sun. Tant de romantisme, s’il vous plait, n’en jetez plus.