— Patron ! Vous savez très bien que vous n’avez pas le droit de sortir, vous êtes en quarantaine !
— Ouvre cette porte, Diego ! Sinon, je te préviens, tu ne verras pas la couleur de ta paie !
— Vous ne me payez pas, patron !
L’odieux employeur de Diego avait été prévenu à de multiples reprises : ne pas payer son serviteur finirait par lui jouer des tours. Certes, ce n’était probablement pas ce à quoi les gens pensaient en le disant, mais tout de même. Dans l’immédiat, un homme était aussi ennuyé qu’enfermé.
— Diego je te préviens, je vais me fâcher !
— Inutile, patron ! De toute manière, on sonne ; le médecin vient d’arriver.
Diego introduisit en la demeure le médecin dont la chevelure aussi blanche que clairsemée annonçait une prochaine retraite. Tous deux montèrent à l’étage, en dissertant sur l’état du patient.
— Vous lui avez dit de ne pas sortir, jeune Diego ? Que c’était une épidémie ?
— Oui, mais vous savez comme il est. D’ailleurs, permettez que je vous demande de reculer, docteur, car je vais ouvrir sa porte. Et le connaissant, il pourrait tenter quelque chose. Prêt ? Un, deux et trois !
La porte s’ouvrit en grand, révélant la chambre du patient. Et si ce dernier n’avait pas bondi à la gorge de son serviteur, l’explication quant à son étonnant calme tenait dans la longue ligne de cravates nouées ensemble et jetées par la fenêtre ouverte.
— Ah ! Il s’est enfui ! s’exclama Diego avant de filer se pencher à l’extérieur. Patron ! Je vous vois en train de courir ! Je vous ai dit que vous ne deviez pas sortir : c’est une épidémie de mauvais films ! Il y en a trop, même pour votre système immunitaire !
— Jamais je ne me rendrai, tu m’entends Diego, sale petite gouape ? Jamais ! Versez-vous du brandy en attendant mon retour, docteur : moi, je file voir le bien nommé Jurassic World : le monde d’après.
Car rappelons qu’Hollywood, qui est depuis vingt ans sous perfusions de licences, n’abandonne pas et nous a donc pondu un troisième volet à la série Jurassic World, elle-même suite de la série de films Jurassic Park. Dont je me permets de vous rappeler les précédents pitchs :
Jurassic World : Après avoir eu trois fois des problèmes avec des dinosaures, de brillants esprits décident de reconstruire exactement le même parc, exactement au même endroit, et ce, avec quasiment aucune sécurité. Incroyable : les dinosaures s’échappent, mais heureusement, nos héros aussi. Le spoiler est ici.
Jurassic World – Fallen Kingdom : Après avoir eu quatre fois des problèmes avec des dinosaures, de brillants esprits décident de carrément en importer, et même d’en créer un nouveau car les dinosaures feraient des armes formidables, c’est connu. Incroyable : les dinosaures s’échappent encore, mais heureusement, nos héros aussi. Le spoiler est ici.
Sans vouloir vous spoiler – vous savez comme je suis à cheval sur le sujet – je me permets de vous indiquer que Jurassic World – Le monde d’après va impliquer de brillants esprits qui se disent que quand même, après cinq échecs, et si on refaisait encore une espèce de sanctuaire à dinosaures avec une sécurité très limitée pour voir ce qu’il se passe ?
Oooh, je sens que vous avez envie d’en savoir plus. Fort bien ! Alors…
Spoilons, mes bons !
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Notre film commence au large de l’Alaska, alors que de braves pêcheurs américains remontent dans leurs filets quantités de richesses comme seule la mer sait en offrir : poissons, crabes, sacs Carrefour… une bien belle régalade qui s’annonce, jusqu’à ce que jaillisse de l’eau un monstrueux mosasaure, qui agrippe gloutonnement le filet et fait chavirer le frêle esquif avec tout son équipage, ce qui est taquin, il faut bien le reconnaître.
Pendant que les marins tiennent des propos un peu secs sur ce lézard de la Meuse qui est bien loin de chez lui, prenons un peu de recul et découvrons que cet incident ne fait partie que d’une longue série que les médias commentent ardemment.
En effet, depuis les aventures du précédent films, ou des héros idiots ont libéré quantité de dangereux dinosaures parce que « Euh, ils ont le droit de vivre en liberté steuplé ! » (toi aussi, relâche des veuves noires dans la salle de bain de tes amis au nom de leur liberté), c’est la panique un peu partout dans le monde. Ces braves animaux se sont multipliés et si certains sont petits et mignons, d’autres sont gros et cons et ont une fâcheuse tendance à emboutir des bagnoles, tuer des gens, et parfois un savant mélange des deux.
Les Etats du monde entier dissertent donc afin de… euh… pardon ? Qu’ouïs-je ? Ah. Sachez que leur priorité est de, je cite, « lutter contre les braconniers« . Ah. Moi, je pensais que le problème, c’était des vélociraptors dans les rues ou un tricératops qui vient s’accoupler avec ta Twingo le soir venu, mais non : le vrai souci, ce sont donc les braconniers. Je note.
Mieux : un grand plan international a été mis en place pour tenter de rapatrier autant de dinosaures que possibles jusqu’à un grand sanctuaire situé en Italie au cœur des montagnes, où la société Pipo Inc propose d’abriter ces belles créatures et de les étudier pour faire avancer la science. Par exemple, en… euh… ou encore en… bref, eh bien, voilà, la SCIENCE. Vous savez, cette science de film américain qui fait que toute personne portant une blouse s’y connait aussi bien en reproduction des méduses qu’en aérospatiale. Voilàààà, celle-là.
En attendant, retrouvons Claire, notre héroïne moyennement charismatique des précédents films, et ex-directrice de Jurassic World, qui s’est reconvertie dans l’activisme pro-dinosaures. Et ce soir, la voici infiltrant avec une amie une ferme de dinosaures herbivores, afin de montrer qu’ils sont maltraités et qu’il faut faire quelque chose, holalala, en plus celui-là est cromignon, je le ramène avec moi, hihihihi !
— C’est vraiment affreux, ils retirent les bébés dinosaures à leurs mamans ! couine Claire.
J’espère que personne n’a jamais parlé des vaches à notre héroïne. Ou si vraiment, ce sont les dinosaures qui la chatouillent, que personne ne lui rappellera « Ah, si seulement une andouille n’avait pas relâché n’importe comment tous ces dinosaures dans la vaste monde, peut-être qu’ils ne finiraient pas dans ce genre d’exploitations !« . Accessoirement, venant de l’ex-directrice d’un parc exploitant les dinosaures, c’est intéressant.
Mais oubliez ces détails sans intérêt : Claire est conol, sachez-le.
Tellement cool que lorsqu’elle s’enfuit en voiture, poursuivie par les véhicules des gardes de la ferme, tous les dinosaures du coin viennent naturellement aider notre héroïne, puisqu’on le sait peu, mais le dinosaure sait identifier, de nuit et à cent mètres, une camionnette pleine de gentils d’une pick-up conduit par des gens aux intentions douteuses. Le dinosaure est comme ça : il peut apercevoir un cliché de bien plus loin que les gens ayant écrit ce film.
Mais au fait, en parlant de Claire et de clichés, quid d’Owen, son mec ?
Eh bien lui aussi fait honneur au manque d’inventivité du script. Il était cool et il faisait de la moto ? Sachez qu’il est toujours cool, et qu’il fait toujours de la moto, jouant les cowboys des plaines pour aller capturer et calmer des dinosaures en goguette apeurés. Et pourquoi pas, les envoyer au sanctuaire.
— Et voilà ! Un dinosaure de plus, mes amis ! Aidez-moi à la charger à bord du camion !
— Bravo chef ! Vous êtes vraiment trop fort ! Beaucoup de gens tireraient, mais pas vous.
— Eeeh non. Car vous savez, je me souviens de Jurassic Park. Les dinosaures se sont barrés et ont tué tout le monde, d’accord. Mais n’avaient-ils pas le droit à une deuxième chance ? Chance qu’ils ont utilisée pour tuer tout le monde. Mais n’avaient-ils pas le droit à une troisième chance ? Certes, ils l’ont aussi utilisée pour tuer tout le monde. Alors nous leur avons construit Jurassic World. Où ils ont tué tout le monde. Mais n’avaient-ils pas le droit à une quatrième chance ? Certes, ils se sont enfuis et ont tué tout le monde. Mais là, maintenant, cette sixième chance, je…
Bref, vous l’aurez compris : les dinosaures sont de tels multirécidivistes qu’ils sont à deux doigts d’être pris en photo avec Emmanuel Macron.
Passons, et poursuivons notre galerie de personnages charismatiques et attachants pour en venir à Reloue. Mais si, vous vous souvenez, la petite fille issue d’un clonage que nos héros sauvaient à la fin du précédent film ? Moi non plus. Sachez qu’elle est toujours fidèle à elle-même, et que donc, elle est particulièrement insupportable. Chacune de ses apparitions vous donnera envie de battre des records de vitesse avec votre main contre ses grosses joues roses.
Et justement : alors que nos héros se sont installés au fond des bois pour que personne ne retrouve Reloue et son précieux ADN de merveille de la science, Reloue n’arrête pas de filer à l’anglaise, d’aller en ville alors que c’est interdit, de sauver des dinosaures égarés, bref, dès que vous lui dites « Surtout, ne sors pas !« , vous êtes certains de la retrouver en train de sprinter à demie-nue dans la neige juste pour emmerder le monde.
Si vous ne vous souveniez plus de pourquoi elle s’appelait Reloue, c’est chose faite. De rien.
Comme le veut la tradition, sachez par ailleurs que Owen, Claire et Reloue qui habitent tous ensemble cochent tous les clichés qui vont bien, comme par exemple, l’obligation inexplicable de tous porter des chemises de bûcherons et d’avoir un break pourri comme seul véhicule.
J’imagine les scènes chez l’accessoiriste à Hollywood.
— Bonjour, je viens chercher des accessoires pour le héros de notre film.
— Okay, où vit-il ? New York ? Los Angeles ?
— Eh bien plutôt à la camp…
— JE VAIS CHERCHER LES CHEMISES CANADIENNES ET LE BREAK POURRI.
Car c’est connu : toute personne qui ne vit pas dans une grande ville s’habille obligatoirement de la même manière qu’un ouvrier forestier de 1975. Et a la même voiture. Mes lecteurs en province le savent bien. D’ailleurs, il faut que j’aille pousser mon break : mon voisin a un tronc à rentrer chez lui.
Toujours est-il qu’un jour que Reloue est reloue, mais devant la maison (il y a des variantes, c’est une écriture soignée), elle aperçoit un bébé raptor un peu bleuté. Exactement comme Blue, le raptor fétiche d’Owen. Et aperçoit même Blue peu après ! Owen, qui a tout vu, comprend alors que son raptor est venu s’installer près de chez eux, et a réussi à se reproduire. Seul.
— Mais comment est-ce possible, Owen ? demande Reloue.
Avant qu’Owen ne puisse lui expliquer les abeilles, le pollen, la grosse ruche génétiquement modifiée et la veuve poignet, il commet une terrible erreur. En effet, il déclare :
— Reloue, je vais aller voir ce que fait Blue près d’ici. Toi, surtout, RESTE ICI.
Dans la demi-seconde qui suit, on retrouve donc cet appeau à torgnolles de Reloue en train de pédaler sur son vélo à toute vitesse pour faire absolument tout sauf ce qu’on lui demandait. Il n’en faut pas plus à une bande de mercenaires qui surveillait la maison pour capturer Reloue… et le bébé de Blue, que nous appellerons bébé Blue.
Au lieu de sabrer le champagne et leur tranquillité retrouvée, Owen et Claire décident de quitter leur paisible retraite pour reprendre du service afin de retrouver leur enfant adoptif neuneu. Et commencent par aller interroger un des anciens employés de Jurassic World qui, par un heureux hasard, travaille désormais pour la CIA.
Sortez votre boîte à « Ça alors« , et prévenez-la : elle entre dans une zone de turbulences.
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Car figurez-vous que ça tombe bien, l’ami de la CIA travaille justement (secouez votre boîte) sur un trafic de dinosaures en cours, et le dialogue ressemble peu ou prou à ceci, attention, je n’exagère même pas :
— Écoutez Claire et Owen, je vous aime bien mais je ne peux rien vous dire de plus.
— Parle ou je dabe.
— Monstre ! Bon d’accord : il y a une plateforme mondiale du trafic de dinosaures à Malte, et nous y avons des agents. Nous comptons intervenir prochainement, lors d’une grande opération ultra-secrète dont je ne devrais pas vous parler, et dont vous ne devez pas vous mêler, promis ?
— … ouiiiiii ?
— Bon alors dans le doute, sachez que ça se passera jeudi au 2 rue Corto Maltese. Mais surtout n’y allez pas, hein !
Et devinez quoi : BEN NOS HÉROS Y VONT. Oh ben non alors !
Moi aussi, quand je veux que des gens ne foutent pas en l’air un rendez-vous, je leur dis où et quand aura lieu ledit rendez-vous. Et préparez-vous, parce que des dialogues comme ça, il va y en avoir d’autres.
Faisons tout de même une pause pour nous rendre au Texas, où il se passe des choses étranges : en effet, des hordes de sauterelles géantes, le genre de la taille d’un teckel (mais en moins bêtes), ravagent la région et boulottent les récoltes, ce qui n’est pas très sympa. Plus étrange encore, les sauterelles ne s’attaquent qu’au grain des fermiers indépendants, et pas au bon grain OGM de la société Pipo Inc.
Hmmmm. Soiiiiit ces sauterelles géantes sont des sauterelles qui ne font leurs courses qu’au marché bio, portent des lunettes et fument des cigarettes électroniques, soiiiiit…
Non, attendez… y aurait-il un lien avec Pipo Inc ? Je n’ose y croire. C’est trop subtil.
C’est pourtant bien la théorie d’Ellie Sattler, héroïne du premier Jurassic Park, et qui désormais, enquête sur l’affaire des sauterelles géantes. Ah, on occupe sa retraite comme on peut. Disposant d’un doctorat, d’un très gros QI et d’un sens de l’observation bluffant, elle se demande siiii… hmm… si Pipo Inc ne serait pas mouillé !
Elle est balaise. Quelle enquête !
Cela tombe bien, son vieil ami Ian Malcolm, qui bosse chez Pipo Inc, l’a invitée à venir y faire un tour. Et parce que bon, quitte à se retrouver, autant ramener tout le monde à l’écran, elle va aussi chercher son copain Alan Grant, lui aussi héros du premier film, pour reprendre du service.
— Vous réalisez que je suis paléontologue et que je n’ai rien à voir avec la choucroute ?
— Taggle et attrape ce gros fil rouge.
Et ainsi, Alan Grant s’envole avec Ellie pour le sanctuaire à dinosaures de Pipo Inc en Italie. Et c’est un bien bel endroit ! Voici donc la séquence vue et revue des héros qui survolent cette vallée fabuleuse, aperçoivent des dinosaures en faisant « Ouah ! », pendant qu’à bord, on leur indique que le parc est super sûr cette fois : tous les dinosaures ont une puce qui permet de leur envoyer un signal dans le cerveau pour leur dire de ne pas trop s’éloigner, par exemple, ou d’attendre devant le Franprix pendant qu’on fait les courses.
AH BEN JE ME SENS RASSURÉ ALORS.
Comme le veut la tradition, le sanctuaire est quasiment entièrement dénué de gardes armés. Mais si, vous savez, ce qui a coûté la vie à des centaines de gens les cinq dernières fois ! Vous n’allez pas me dire que les dinosaures vont se retrouver hors de contrôle une sixième fois hmmm ? HMMMMMM ?
Attendez… je vais chercher le budget… 185 millions de dollars.
Pour 15€, je pense que je peux trouver quelqu’un capable d’écrire un meilleur pitch que « Oh non, pour la sixième fois, quelqu’un a encore oublié la sécurité !« .
Toujours est-il que notre fine équipe se pose enfin près du bâtiment qui se trouve au cœur du parc sanctuaire, et où l’on découvre que tout est piloté par ordinateur dans une salle qui elle aussi, ressemble à celle des précédents films. Le hasard. L’inventivité. Le 7ème art.
Le patron de Pipo Inc qui accueille nos amis est John Pipo, un riche blanc qui…
Ah ? Attendez, je regarde ma montre : oui, voilà, nous en sommes à 20% du film et je sais déjà qui est une ordure. À noter que son bras droit sur le projet, Ramsay, s’avère être noir. Vous me direz « Qu’est-ce qu’on s’en fout ? » bande de sales petits gauchistes universalistes ; mais n’oubliez pas la règle souvent répétée ici : à Hollywood, on est racistes, et en bons gros racistes, on écrit les personnages de noirs comme on écrit les personnages d’enfants : ils sont naturellement gentils, simples, et toujours du côté du bien.
Je vous laisse deviner quel personnage va en réalité s’avérer être du côté des gentils. Voiiiiilà.
Passons sur d’autres petits moments de doux racisme qui émaillent cette scène, et laissons nos héros se rendre à la conférence de leur ami Ian Malcolm, dont le discours est très profond. En effet, il se résume à « La nature, eh ben elle est forte. ». Tonnerres d’applaudissements et larmes aux yeux, moi-même, j’ai dû éponger le sang qui ruisselait sur mes joues. Sitôt qu’il aperçoit ses amis Alan et Ellie, il s’empresse d’aller les retrouver.
— Les amis, je suis content de vous voir ! Bon, pendant que personne ne nous écoute, j’ai un secret à vous dire. Les sauterelles du jurassique ? Elles sont conçues au laboratoire qui se trouve au sixième sous-sol. Tenez, prenez mon passe de sécurité, il vous y donnera accès.
— D’où vous avez un passe de sécurité pour aller dans un laboratoire super secret alors que vous n’êtes ici que pour donner des conférences à la con ?
— Eeeeh biiiiiiiieeeeeeeeen…
Ian Malcolm attrape du sable au sol et le souffle dans la gueule du docteur Grant pour faire diversion sur les problèmes de scénario. Pendant qu’il tousse, il peut causer avec Ellie.
— Voilà mon passe. Prenez-le sans commentaire, cette fois.
— Super, avec ça, je vais pouvoir aller prendre de l’ADN à ces bestioles et le comparer avec celui de celles en liberté pour prouver qu’elles sont liées !
Ah ben oui. Oui, c’est sûr, parce que sans l’ADN, ça ne serait pas facile de deviner qu’il y a un rapport : ce sont peut-être des sauterelles géantes du jurassique qui se sont réveillées là, comme ça, un matin. Qui irait faire le lien entre elles et le seul laboratoire au monde à encore bosser sur l’ADN de dinosaures et à en élever ?
C’est un peu comme faire un lien entre un T-rex sur votre pelouse et Jurassic Park : on sait pas, p’têtre que le tyrannosaure n’a aucun rapport. P’têtre que c’est votre voisine qui voulait faire des cookies, elle a mis trop de sucre, et paf, ça à fait un carnivore de plusieurs tonnes.
Vous comprendrez donc pourquoi Ellie a besoin d’ADN : sans ça, aucun lien possible.
Ce scénario n’est pas sans rappeler une rédaction de sixième.
Et figurez-vous qu’Ellie a raison ! Car, je sais, vous manquez de peu de tomber de votre chaise, mais les sauterelles viennent bien de Pipo Inc. On l’apprend en effet lors d’une scène où John Pipo et son scientifique favori, le Dr Wu, celui qui se traine de parc en parc à créer des dinosaures qui lui échappent depuis 6 films, discutent.
— Docteur Wu, vous allez être content. Les mercenaires que j’ai payés pour kidnapper Reloue ont aussi capturé un bébé dinosaure qu’une maman raptor seule a réussi à produire sans l’aide d’un papa. Voilà qui devrait exciter plus d’une personne en licence d’études de genre. Accessoirement, leur ADN cache sûrement des merveilles. Vous allez me les étudier.
— Oui euh, en parlant d’ADN chef… créer des sauterelles géantes et les lâcher dans la nature, c’était peut-être pas une bonne idée. On va se taper une pénurie mondiale de récoltes en tous genres avec nos conneries. Tout le monde n’a pas nos plantations bios.
— Eh bien ils en achèteront, AHAHAHA !
— Vous comprenez bien que même s’ils le font, le temps qu’ils les plantent et que ça pousse, entre temps, il y aura eu des famines géantes quand même ?
— … ah oui merde. Bon, on s’en fout, je suis méchant ! On l’a dit que j’étais méchant ?
— Oui mais justement, votre plan n’est pas bien clair, en fait. Que voulez-vous accomplir ?
— J… JE SUIS MÉCHANT, VOILÀ.
Oui, c’est à peu près le cœur de l’intrigue : le méchant est méchant, et a lâché des sauterelles géantes dans le cadre d’un plan un peu flou. Mais méchant.
Vous avez tout saisi quant à la situation brillamment écrite au sanctuaire de Pipo Inc ?
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Alors fonçons à Malte, où nous retrouvons les premiers arrivés sur place : les méchants mercenaires qui ont kidnappé Reloue et bébé Blue. Fraîchement débarqués d’un avion sur une piste poussiéreuse, ils livrent les deux à Santos, une vilaine trafiquante locale.
Sauf que parmi tous ces vilains se trouve une personne qui fait tache : une pilote d’un vieux coucou pourri servant à faire de la contrebande de dinosaures. Et cette pilote est… eeeeest… je suis désolé d’insister sur ce cliché, mais elle est noire. Doooooooooooonc ?
Voilà, vous avez deviné : elle est évidemment, forcément, inévitablement gentille.
Un jour, on rangera tous ces films aux côtés de Tintin au Congo et c’est à peine si on verra la différence. Et d’ores et déjà, la bonté pure filtre sous l’épiderme de notre pilote, qui aperçoit de loin Reloue, emmenée par la vilaine Santos. On sent qu’elle n’aime pas ça. Car violer les lois internationales, d’accord ! Faire de la contrebande d’animaux protégés, ok ! Travailler avec des bandits, pas de problème ! Livrer des dinosaures tueurs dans des arènes de combat illégales, aucun souci !
Mais voir une petite fille que l’on emmène de force, là, euh, ouh, mes principes !
Appelons donc ce personnage Cliché, et poursuivons.
Les trafiquants pensent être tranquilles maintenant qu’ils sont à Malte, haut-lieu du trafic de dinosaures, mais c’est ignorer qu’ils sont rejoints sur place par Claire et Owen. Qui eux-mêmes, prennent contact avec le chef des opérations locales visant à embêter les vilains marchands de dinosaures qui n’est autre que… Omar Sy, l’ancien pote d’Owen !
J’avais prévenu que vos boîtes à « Ça alors ! » seraient malmenées.
Nos amis sont ravis de se retrouver, et là encore, le dialogue est très confus, alternant entre « Vous êtes mignons mais ne vous mêlez pas d’une opération officielle » et « EN FAIT ON VA INFILTRER CLAIRE DANS LA PLANQUE DES TRAFIQUANTS ÇA ME SEMBLE ÊTRE UNE SUPER IDÉE !«
C’est vrai : qui pourrait reconnaître l’ancienne directrice de Jurassic World dans un milieu d’experts clandestins en dinosaures ?
Personne, donc. Je les envie presque : cela veut dire qu’eux ne se sont pas tapés les précédents films.
Claire se rend ainsi dans un repaire de trafiquants, véritable club clandestin où les vilains organisent des combats à mort entre dinosaures, ou en gardent comme petits compagnons pour se donner des airs de gros durs. Claire, qui fait complètement tache là-dedans, va s’isoler brièvement aux toilettes où elle rencontre Cliché ; toutes deux font aussitôt connaissances tant c’est un haut-lieu de sociabilisation.
— Qui êtes-vous ?
— Oh ! Vous êtes une trafiquante ? Moi, je m’appelle Claire !
— Que ? Mais putain vous êtes en train de me donner votre vrai nom alors que je n’ai rien demandé ? Vous êtes Mata Hari ou bien ?
— Ah non mais le script est finement ciselé.
— Bon, écoute, tout ce que je voulais dire c’était que tu n’avais rien à faire là, Claire. Tu devrais partir, c’est dangereux ici.
— Mais je cherche ma fille adoptive ! Tenez, regardez sa photo ! Elle s’appelle Reloue ! Vous l’avez vue ?
— … je ne peux rien dire.
N’oubliez pas les enfants : toujours balancer votre vraie identité, ainsi que les véritables motifs de votre venue au premier trafiquant que vous rencontrez aux toilettes en opération secrète, en plein au milieu de leur quartier général. C’est la base.
Mais comme les gens qui ont écrit l’intrigue avec leur morve n’ont fait aucun effort, hop ! Ça passe !
C’est peu après ce fabuleux dialogue que Santos, qui est occupée à gérer une autre transaction dans le garage du club, est surprise par l’arrivée d’Omar Sy, Owen et leurs amis, qui ont décidé d’arrêter la vilaine pour ne pas avoir payé la TVA sur les dinosaures. Et accessoirement, aimeraient bien lui poser quelques questions.
— C’est touchant, ricane Santos. Mais je m’en vais.
— Attention, on ne pourra jamais la rattraper : elle a… DES TALONS HAUTS !
En effet, Santos s’en va… en marchant sur ses talons hauts, au milieu des balles, dans une scène qui donne l’impression que personne n’a dit à l’actrice qu’on lui tirait dessus. Personne ne la touche, et elle peut filer, et même ordonner au camion transportant sa dernière cargaison de partir sous le feu. C’est donc désormais officiel dans Jurassic World : si vous avez des talons hauts, RIEN ne peut vous rattraper.
D’ailleurs, gros problèmes de direction d’acteurs toujours, je tiens à souligner tous les problèmes de l’improbable scène qui s’ensuit : Owen affronte des méchants au milieu de ce club de contrebandiers. Et évidemment, des cages s’ouvrent (sans grande explication, d’ailleurs), et en sortent d’énormes dinosaures entrainés à tuer. Vous pensez que les gens fuiraient ? Non ! On a toute une scène où l’on voit Owen et un autre gugusse se taper dessus dans un coin du club, pendant que les gens font des paris sur leur combat… alors qu’il y a des dinosaures tueurs de 5 tonnes en maraude à deux mètres d’eux.
Soit ils ont d’étranges priorités, soit la réalisation s’est plantée dans les grandes largeurs.
185 millions bien investis, une fois de plus.
Quant au camion de la mystérieuse Santos qui fuyait avec sa cargaison, il a quelques soucis avec les autorités en tentant de fuir, perd le contrôle et… rentre dans un mur qui le ramène à l’intérieur du club dont il vient de partir !
Oui, il devait fuir en tournant en rond. En tout cas, on va dire ça.
Santos, qui se retrouve elle aussi au même endroit (décidément), se trouve soudain encerclée par Omar Sy et ses amis de la police, qui la braquent. Mais elle part d’un grand rire.
— Vous pensez avoir gagné ? C’est toujours aussi touchant. Voyez ces caisses qui viennent de tomber de mon camion. Vous pensez que ce sont de simples dinosaures ? Non ! Ce sont des vélociraptors dressés pour tuer n’importe quelle cible marquée au laser ! Une arme diabolique, inarrêtable et…
— C’était pas exactement ce principe de dinosaure militarisé de merde qui avait déjà bien fait rire dans le dernier film ?
— Euh… oui ben euh imaginez ! Je vous vise avec mon petit pointeur Powerpoint, et là, paf ! Un vélociraptor vient vous tuer ! Kestuvafaire ?
— Nan c’est vrai que c’est pas bête. J’imagine une version encore plus évoluée. Avec un raptor encore plus rapide…
— Ah oui ce serait pas mal.
— Genre ultra-rapide. Et plus petit, donc passant partout, mais tout aussi mortel.
— Ah, ce serait super !
— Une fois le laser sur la personne, instantanément ou presque, il la tuerait. Et ces super raptors seraient impossibles à arrêter, à contrôler, dormiraient tant qu’on ne s’en sert pas, et des usines entières en fabriqueraient ! Des raptors qui fonceraient en ligne droite vers le laser, minuscules, et causeraient des blessures mortelles ! Voire resteraient dans la victime pour compliquer les soins !
— Mais ce serait génial, oui ! Encore plus redoutable que… aaaattendez ? Vous êtes en train de me parler de balles ? Comme dans une arme à feu ?
— Ben oui : tu pointes sur quelqu’un, tu appuies, et paf, ça tue, et t’as pas à changer sa litière.
Non, vraiment, le dinosaure comme arme, c’est une bonne grosse idée de merde. Mais Santos n’est pas au courant, et comme Omar Sy et ses amis sont neuneus, ils laissent Santos les braquer avec son gros laser Powerpoint et tous les désigner, tour à tour. Avant de lâcher les raptors.
Pauvres raptors qui foncent vers des types arm…
Que ?
Je pense qu’à ce stade, quiconque a vu le film a eu un rire nerveux : pour ne pas montrer que les pauvres raptors n’ont aucune chance face à un flingue, les agents spéciaux JETTENT LEURS ARMES ! Et se mettent tous à courir les bras en l’air.
Voilà voilà voilà. C’est vous dire si vraiment CHAQUE scène est un bijou de scatophilie.
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Santos en profite pour se ré-enfuir, et appelle John Pipo pour lui dire qu’il y a un pépin.
— John ? Nous avons un souci : les parents de Reloue sont là.
Et elle n’en dit pas plus. Je ne sais pas, moi j’aurais mentionné, au hasard LES AUTORITÉS ? Le fait que leur trafic était visiblement connu d’organisations internationales ? Mais non : l’urgence, c’est de dire que deux couillons amateurs de chemises de bûcherons sont sur leur piste. Fabuleux.
Je vous passe les péripéties qui s’ensuivent, mais oui, Omar Sy échappe au raptor (oh non ! Cette arme aurait donc des failles ?), et oui, Santos se fait attraper et avoue que « D’accord, j’ai envoyé Reloue et bébé Blue en Italie chez John Pipo, pour qui je travaille ! »
Voilà qui devrait intéresser les organisations internatio…
Ah non, on ne les verra plus du film, pardon. Santos a cependant le temps d’utiliser une dernière fois son pointeur laser diabolique, et marque Claire et Owen. C’est bas. S’ensuit donc une longue, longue course poursuite durant laquelle Claire fuit sur les toits de Malte, alors qu’Owen fait de la moto dans les rues. Là encore, on découvre que le reste des animaux des trafiquants courent en ville et mangent des gens, mais tous les figurants n’ont pas l’air au courant et réagissent surtout à la moto. Là encore, quelles priorités.
Comme le veut la tradition des Jurassic World, quinze fois, les dinosaures sont sur le point de croquer nos héros, et quinze fois, ils leur échappent à la dernière seconde. Quant à Claire, alors qu’elle tombe d’un toit, elle est sauvée à la dernière seconde par…
— CLICHÉ ? Ça alors ! Si j’avais pu deviner que vous étiez gentille !
Dois-je commenter, mon vieux Milou ?
Et puis c’est vrai que c’est cohérent : une trafiquante internationale qui découvre que le club où elle se trouve a été infiltré par les autorités, que celles-ci interviennent et commencent à arrêter tout le monde, que les dinosaures s’échappent et commencent à tuer au hasard, que son gagne-pain est ruiné et que sa tête va être mise à prix partout…
Oui, c’est le moment parfait pour aider la nana qui vient de ruiner tes affaires, c’est évident.
Cliché emmène Claire vers l’aérodrome où se trouve sa poubelle volante, et ce, en quatrième vitesse. Puis démarre l’avion.
— Attendez ! Mon mec est resté à Malte ! s’époumonne Claire.
— Pourquoi attendre ? Il ne vous a pas vue partir avec moi, ignore qui je suis, où me trouver et…
— OH REGARDEZ C’EST OWEN QUI ARRIVE POURSUIVI PAR LES RAPTORS !
Oui, Owen a lu le script car sans jamais avoir su où retrouver Claire, il a pris directement la bonne direction et fonce vers l’avion sans l’avoir vue monter dedans, en agissant comme s’il savait. Oups, hihihi. Mais est-on encore à cela près ? Owen sème les raptors, grimpe à bord, et tout ce petit monde s’envole pour…
— Le sanctuaire !
— Hein ? Vous nous emmenez là-bas ? Mais pourquoi nous aidez-vous, Cliché ? demande Owen.
— NE POSEZ PAS DE QUESTIONS !
Oui, c’est le vrai dialogue : même le film n’arrive pas à le justifier alors « Ne posez pas de questions« . Voilà. Plus tard, il sera vaguement mentionné que Cliché n’aime pas le trafic d’enfants, mais de là à trahir tous les gens avec qui elle travaillait depuis des années, on sent que le « Ne posez pas de questions » s’adresse avant tout au spectateur qui au même moment, est probablement dans un seau à vomir son bon sens pour qu’il arrête de le tourmenter.
Pendant ce temps, au sanctuaire, Ramsay le sympathique bras droit pas du tout prêt à trahir son riche blanc de chef achève la visite des locaux avec Ellie et Alan.
— Bon, les amis, c’était bien cette visite. Je peux vous laisser 30 minutes tout seuls ?
— Oui, bien sûr !
— Alors on se retrouve aux ascenseurs là-bas… à ne pas confondre avec CEUX LÀ-BAS QUI MENENT AU NIVEAU ULTRA-SECRET INTERDIT DU SIXIEME SOUS-SOL ! CLIIIIIIN D’OEIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIL !
C’est si subtil que je pense que c’est aussi à peu près à ce niveau que se trouve l’intrigue. Ellie et Alan gloussent donc comme des débiles, et dès que Ramsay est hors de vue, foncent aux ascenseurs interdits (mais pas surveillés, vous ai-je parlé de la sécurité ?), les activent avec la clé de sécurité de Ian Malcolm, et descendent au sous-sol où ils trouvent une salle remplie de sauterelles géantes !
— J’en étais SÛRE ! Ahaha, en prenant de l’ADN sur ces bestioles, je vais grave prouver qu’elles sont liées à celles de l’extérieur !
— D’ailleurs Ellie, qu’est-ce qui nous prouve que ce ne sont pas des sauterelles de l’extérieur capturées pour les étudier, justement ?
— Ah oui merde. Je n’avais pas pensé à ça. Euh… bon en fait je crois que toute ma mission d’infiltration ne sert à rien, mais pas d’inquiétude, le script n’a rien remarqué !
Mais les sauterelles, si. Et s’énervant, elles se mettent à bondir partout, forçant nos deux pré-retraités à s’enfuir lâchement.
Un peu plus loin, au même sous-sol, il se passe d’autres choses intéressantes. En effet, on vient de livrer au Dr Wu l’amie Reloue et bébé Blue. Le docteur Wu entreprend d’expliquer à la jeune fille ce qu’elle fout là.
— Tu sais ce dinosaure que l’on a capturé avec toi ? Sa maman l’a conçu toute seule grâce à des modifications génétiques que nous lui avions faites. Ce bébé, ce n’est pas un simple bébé, c’est un clone de Blue qu’elle a produit elle-même. Un peu comme toi et ta mère.
— Hein ? Mais on m’a dit que j’étais le clone de…
— De ta mère. Elle voulait un enfant, et elle a décidé de s’en faire un toute seule. Même pas avec un donneur : non, elle a décidé d’accoucher d’un clone d’elle-même. Nous parlons là de niveaux d’onanisme que j’ose à peine imaginer.
C’est vrai qu’il faut s’aimer très fort pour tomber enceinte de soi-même, mais passons.
— Bref, tout ça pour te dire que même si je pense que les choix de ta mère étaient, discutables, c’était un génie de la génétique. Par exemple, quand tu es née, elle a découvert qu’elle avait une maladie génétique qui la condamnait. Aussi elle a réécrit tout ton ADN pour te guérir, et ainsi, t’offrir ce qu’elle n’a jamais eu : une vie complète.
— Elle a réécrit mon ADN après ma naissance ? Ça me semble un petit peu chaud patate, Dr Wu. Et quitte à réécrire de l’ADN après la naissance, pourquoi n’a-t-elle pas réécrit le sien directement ?
— … aaaaloooooooooooooors…
Le docteur Wu, qui gardait le script sous la table en cas d’urgence, s’en sert pour gifler la gueule de cette petite emmerdeuse. C’est lorsqu’il réalise qu’il vient de la frapper avec l’équivalent de deux feuilles A4 qu’il décide de changer de plan, et colle Reloue devant des vidéos qui lui expliquent tout sur les secrets de ses origines, de la génétique, et le plan secret visant à étudier son ADN.
Lorsque John Pipo débarque pour voir comment ça avance, lui-même est un peu choqué de constater ce qu’il se passe là-dessous, et s’exclame :
— Mais pourquoi lui faites-vous regarder toutes ces vidéos secrètes ? C’est un peu dangereux non ?
Oui, un personnage souligne intelligemment que c’est complètement con. Donc les gens derrière le film sont conscients que ça n’a aucun sens. Mais au lieu de rectifier le tir, le film s’enfonce, parce qu’au même moment, à cinq mètres de là, qu’est-ce que regarde Reloue ?
Une vidéo du docteur Wu où avec sa propre voix enregistrée il explique QU’IL COMPTE TRAHIR JOHN PIPO. Oui, le mec a des enregistrements de ce genre, les montre sans raison à une gamine, et laisse le tout tourner pendant que John Pipo est à cinq mètres de là. Heureusement, c’est un laboratoire bien insonorisé. Et d’ailleurs, quel est le plan du docteur Wu ?
Eh bien le bon docteur a participé à créer les sauterelles de l’enfer. Maintenant, il le regrette un peu. Car elles sont super résistantes à tout, quasi-immortelles, et risquent de créer une famine mondiale (lui pensait sûrement les créer uniquement pour faire une blague à son voisin, je suppose). Aussi, contrairement à l’avis de John Pipo, il veut réécrire leur ADN pour qu’elles puissent mourir et laisser les champs tranquilles. Et pour cela, il a besoin de Reloue.
Oui, il compte réécrire l’ADN de quelques centaines de millions d’insectes dispersés au travers du monde, comme ça, hop. Voilà qui va être facile.
Reloue, qui n’a plus été reloue depuis au moins 7 bonnes secondes, décide que c’est trop. Et en plein milieu d’une vidéo, se lève, attrape le passe de sécurité du docteur Wu et… libère bébé Blue le petit raptor, qui s’enfuit dans les couloirs du bâtiments. Et Reloue de se barrer aussi via un célèbre conduit d’aération.
Que ? Mais qu’est-ce que c’était que cette scène ?
J’aime beaucoup comment même les personnages du film n’en ont strictement rien à foutre, avec Reloue qui se lève façon « Bon allez, on s’emmerde et il faut qu’il se passe des choses, moi je libère un raptor au hasard. »
Normal.
Ce. Film. Il a été écrit pour ce blog, j’ai du mal à l’expliquer autrement.
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C’est justement en prenant la poudre d’escampette ainsi que Reloue tombe nez-à-nez avec Alan Grant et l’amie Ellie, qui venaient à peine d’échapper à la pièce pleine de sauterelles. Tous trois décident de mettre les voiles, et rencontrent au détour d’un ascenseur le sympathique Ramsay. Qui leur révèle que…
— Je suis un traître ! Je trahis John Pipo, ce monstre ! Je vous ai indiqué subtilement les ascenseurs tout à l’heure pour que vous alliez accomplir votre mission ! Avez-vous pu prélever de l’ADN de sauterelles géantes ? Oui ! Parfait !
— Ouah, si j’avais pu deviner que vous étiez du côté des gentils uniquement à partir de votre taux de mélanine !
Ramsay fait mine de ne pas avoir entendu ce dernier commentaire, et fait grimper ses petits compagnons vers le système de transports souterrain de la base, constitué de petites capsules qui voyagent à forte vitesse dans de grands tuyaux (oui, un hyperloop ; à ne pas confondre avec un hyperloopé, qui désigne ce film). Puis les expédie vers l’aérodrome.
En parlant d’aérodrome, sachez qu’au même moment, voici que s’approche du sanctuaire l’avion de Cliché, avec à son bord Claire et Owen. Et qu’ils prévoient de se poser sur la base, avec ou sans autorisation. Ça commence à bien faire pour John Pipo qui se lasse de ces emmerdes volant en escadrille, et monte au centre de commandes du sanctuaire retrouver son équipe et faire le point.
— Bon ! C’est la journée des neuneus ? Qu’est-ce qu’il se passe ici ?
— Un avion non-autorisé tente de se poser chez nous, M’sieur Pipo.
— Je vois. Vous vous souvenez du système de puces implantées dans nos dinosaures ? Qui permet de leur envoyer des signaux ? Vous savez qu’une partie de ces puces sert à empêcher les dinosaures volants de faire chier, n’est-ce pas ? Bien, alors désactivez-le, comme ça, ils détruiront cet avion.
— Mais chef, si on fait ça, on ne pourra plus décoller non plus en cas de problème !
Et le chef de répondre, je cite : « MMMMMMMMMMMMMRGNF.«
Je ne sais pas si c’est l’acteur qui en a eu assez, ou le dialoguiste, mais le type se contente se hausser les épaules en grommelant façon « Je n’en ai plus rien à foutre« . Vraiment. Décidément, plus ça avance, plus on sent que même l’équipe du film n’en a rien à carrer.
Les sbires s’exécutent cependant, désactivent le système qui calme les animaux volants, et en deux minutes, l’avion de nos héros se fait déchirer la margoulette par des dinosaures un peu taquins. Comme dans les mauvais films, il se met alors à faire un bruit de stuka en piquant vers le sol, et Owen agrippe Claire.
— Claire, tu dois t’éjecter !
— Mais euh, vous aussi non ?
— Oui mais le script étant ce qu’il est, pif paf pouf, tu es la seule à avoir un siège éjectable. Alors go !
Et hop ! Claire est envoyée en l’air, et atterrit tant bien que mal dans la jungle de la vallée du sanctuaire (c’est une jungle artificielle ; l’Italie propose peu de jungles naturelles, hélas). Quant à Owen et Cliché, ils parviennent à écraser l’avion dans un lac glacé au-dessus de la vallée et alors que l’appareil coule et qu’on a vu de l’eau y pénétrer…
Eux sortent secs.
Ah non mais tout est du gros boulot. On a limite l’impression que tout a été tourné en une semaine, et encore, tant rien ne parait avoir été travaillé. Même certains effets spéciaux sont loupés. Dont, d’ailleurs, ce dinosaure qui surgit dans cette zone glacée pour courser nos héros, qui parviennent cependant à gagner des installations humaines et à s’y abriter avant de descendre dans la jungle de la vallée.
— Owen, rassurez-vous, j’ai sorti de l’épave ce petit détecteur de signal qui est branché sur la balise du siège éjectable. On va retrouver votre copine !
— On n’aurait pas plutôt dû emmener des flingues ? Vous êtes trafiquante, et apparemment, ex-militaire, vous deviez en avoir à bord, non ?
— Oui, mais ce serait trop facile.
Nos héros ont donc comme seul équipement : un traqueur de balise, un taser, un couteau, et un nombre de bites entre 0 et 2 (nous sommes en 2022, tout est possible).
Retournons au centre de contrôle, où John Pipo est content.
— Voilà, l’avion est abattu. Un problème de moins.
— On peut remettre en route le système de puces des dinosaures volants alors, chef ?
— HmmmMMmmmMMmmmnon. Sinon le film pourrait être plus court que prévu.
— Ah.
— Autre chose à me signaler ?
— Oui, nos caméras ont enregistré Ian Malcolm donnant sa clé de sécurité au Dr Grant et à sa copine.
— Okay super. Et ils sont allés fouiner je suppose, ces gros relous ? Oui ? Bien, ils en savent trop. Où sont-ils ?
— Dans l’hyperloop en route pour l’aérodrome.
— Désactivez-le.
Et hop ! Allan, Ellie et Reloue se retrouvent à l’arrêt. Préparez votre boîte à « Ça alors ! » car leur capsule s’est arrêtée… pile devant l’entrée d’une ancienne mine ! Non, leur hyperloop ne se fait pas dans des tuyaux fermés, finalement. C’est open bar, et lesdites mines sont pleines de dinosaures hostiles qui peuvent donc pénétrer dans l’hyperloop n’importe quand. C’est pratique. Déjà que la SNCF a du mal avec les sangliers sur les rails, alors là, un dimetrodon…
Non vraiment, gros travail.
Nos héros descendent et décident de se frayer un chemin dans les mines, avec évidemment, tout un tas de dinosaures qui tentent des les croquer, mais les loupent (oui, à la dernière seconde). Pendant qu’au centre de contrôle…
— Bon, trois connards en moins. Flûte, il y a Reloue avec eux, peut-être aurais-je dû y penser ? Hmmm… moui, non. On s’en fout. Vous disiez que Ian Malcolm m’avait donc trahi pour les aider ? Allez me le chercher.
— Bonjour, je suis Ian Malcolm.
— Vous êtes viré.
— Au revoir, je suis Ian Malcolm.
— Ramsay, accompagnez-le pour qu’il plie ses slips et se barre de chez moi.
John Pipo semble régler les problèmes un à un, mais hélas, il ignore que ce sombre filou de Ramsay est un gros traître du côté des gentils (il n’a toujours pas remarqué sa couleur). Ramsay, au lieu de virer Ian Malcolm, lui file donc tout le matériel dont il a besoin, lui confie une jeep, lui file les codes de la base, et l’envoie secourir Alan, Ellie et Reloue.
Boîte à « Ça alors ! » prête ? Parfait : notre bon Ian traverse la jungle sans problème, et du premier coup, tombe PILE POIL sur la sortie de la mine où nos héros avaient débouché par le plus grand des hasards (ce n’était pas leur plan, les dinosaures de la mine les avaient repoussés dans cette direction un peu par hasard). L’entrée de la mine est condamnée par une porte à code, mais avec l’aide de Ian, hop, tout s’ouvre, et en voiture Simone.
Nous en sommes donc à la situation très inventive du :
- Il fait nuit
- Les héros sont dans le parc avec des dinosaures en liberté
- Les héros ne peuvent compter sur quasiment aucun soutien
Du jamais vu. D’ailleurs, si vous voulez d’autres clichés, sachez qu’Owen et Cliché justement ont tôt fait de s’enfoncer dans la jungle à la recherche du membre perdu de leur équipe (là aussi, jamais vu), et évidemment, sur qui tombent-ils, alors que le sanctuaire est GIGANTESQUE ?
Le seul T-rex bien sûr ! Et qui vient à sa rencontre – ça alors ! – pile poil quand les héros sont juste à côté ? Le grogrosaurus, un carnivore encore plus gros que le T-rex, LE nouveau dinosaure du film ! Décidément, c’est fou ! Oh, et vous ai-je parlé du moment où les héros se retrouvent avec un dinosaure à un mètre d’eux, énorme, qui les renifle et les force à ne pas bouger alors qu’ils tremblent de peur ?
Ça valait vraiment le coup de faire un nouveau film. Je pense pouvoir prédire qu’à la fin, on aura un duel au centre de commandement du sanctuaire entre le T-Rex, le dinosaure préféré des enfants, et le grogrosaurus, le méchant désigné du film. Mais si, vous savez : comme à chaque film.
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Owen et Cliché finissent par retrouver Claire, qui était parvenue à atteindre un poste avancé désert au milieu de la jungle. C’est donc la joie des retrouvailles, les bisous, mais pas encore la fin des emmerdes.
Car pendant ce temps, dans sa base, John Pipo qui sent bien qu’il n’est pas encore sorti d’affaire est sur son ordinateur et fait glisser tous ses fichiers concernant les sauterelles géantes… dans la corbeille Windows. Ahah, personne ne pensera jamais à la fouiller ! Quel génie ! Mais bon, pour plus de sûreté, il décide aussi de lancer la destruction de toutes les sauterelles encore dans la base, grâce à un habile système d’incinération de la pièce où elles se trouvent.
Sauf que…
Pardon, je m’injecte du brandy en intraveineuse. Je disais ? Ah, oui.
La pièce n’était pas prévue pour cela. Non, je ne plaisante pas. Les sauterelles étaient enfermées dans un truc dont elles pouvaient se barrer, oups. Et puisqu’incinération il y a, ce sont des sauterelles en feu qui défoncent une grille d’aération et s’échappent. Formant… un essaim enflammé. Hoooo, si vous pouviez sentir comme mes doigts sont las rien qu’à taper une merde pareille.
C’est donc une pluie de sauterelles enflammées qui tombe sur le parc et déclenche des incendies un peu partout. Une sauterelle tombe même sur le pare-brise de Ian Malcolm, envoyant sa voiture faire des tonneaux et retomber…
Pardonnez mon soupir.
ÇA ALORS ! Sur les CENTAINES de kilomètres carrés du parc, nos larrons ont eu un accident PILE là où se trouvaient Owen, Claire et Cliché ! Pas à dix mètres plus loin ou au virage juste avant, non : À LEURS PIEDS ! Tout le monde peut donc se regrouper dans le poste avancé où ils avaient trouvé refuge, malgré une brève attaque du grogrosaurus, qui évidemment, enchaîne lui aussi les petits moments de déjà vu : et que je suis myope alors je ne vois rien si on ne bouge pas, et que j’avance lentement près de la voiture retournée, que je bouscule, avant d’ouvrir la gueule à côté pour bien montrer mes dents, et que je manque de manger les héros à chaque fois à la dernière seconde…
Spéciale dédicace aux héros qui hurlent « Surtout, ne bougez pas ! » avant de tous courir, mais là encore, la réalisation l’a oublié et le gros dinosaure ne les voit donc pas.
Vexé de n’avoir pas réussi à manger les humains, le grogrosaurus s’en retourne dans la jungle, pendant que nos amis ne font aucune remarque sur le fait qu’il a démonté la moitié du poste avancé, qui n’était donc pas conçu… pour résister à des dinosaures.
Je… je n’en peux plus. C’est rude, et pourtant, vous parlez à un expert en daubes expérimenté.
Idem, il n’y a toujours aucune arme à l’intérieur du fortin, à part un fusil à seringues pour envoyer du soporododo aux gentils dinosaures. Mais pendant que tout le monde s’équipe et fait des blagues sur la chemise un peu trop ouverte de Ian Malcolm, au centre de commandes, John Pipo grommèle.
— Ah ben merde, ces sauterelles nous ont causé un feu de forêt géant, dites voir. Bon, activez le signal dans la tête des dinos pour leur dire de se regrouper au poste de commandement, ça les mettra à l’abri du feu. Et en attendant… ordonnez l’évacuation ! Oui, on abandonne la base aux dinos. Ne me demandez pas pourquoi : j’ai envie et ce film n’en a plus rien à foutre.
— Mais chef, on n’a pas réactivé la puce des dinosaures volants ? On ne peut donc pas évacuer !
— Apapapap, évacuez quand même, car j’ai un truc…
Et le truc c’est… le changement de scène !
Car POUF. Un instant, la base est remplie de centaines de travailleurs, la suivante, tout le monde a disparu (alors que c’était impossible, je vous le rappelle). Voilà. Non, à ce stade, j’ai envie de jeter ce que j’ai sous la main contre l’écran. Tenez Madame, est-ce votre fils ? Oui ? Laissez-moi le rapprocher de l’écran à bonne vitesse. Aaaah ne hurlez pas comme ça, de toute manière, il était laid. Dites, vous êtes un peu lourde pour que je vous jette, mais si vous continuez à faire des bruits porcins, je vais devoir faire intervenir ma pelle comme médiatrice de paix, hein. Dites. Bon.
Revenons au film.
Quand nos héros, désormais regroupés en une seule équipe, gagnent à leur tour le centre de commandement afin d’essayer de quitter l’île la vallée, ils découvrent donc le centre entièrement vide. Mais ne posent heureusement pas de questions. Seul Ramsay vient les accueillir, car il n’allait pas abandonner nos héros.
— Salut les amis ! Bon, comme je m’ennuyais, j’ai dit à John Pipo que je l’avais trahi. Il a décidé d’évacuer de son côté, seul.
— Vous voulez dire que même ses gardes du corps sont partis sans lui ?
— C’est vrai que c’est cocasse. Bon enfin bref, si on veut évacuer, on a besoin de réactiver le signal qui calme les dinosaures volants. Sinon on ne décollera jamais.
— Ah, c’est donc pour ça que John Pipo n’avait pas réactivé le système plus tôt. Histoire de rajouter une scène comme quoi on ne peut pas partir si facilement.
— Voilà, impossible de quitter la vallée sans cela.
— Okay, mais alors comment on fait les autres dans ce cas ?
Ramsay menace de jeter dans un trou du scénario toute personne qui répéterait cette question.
— Je disais donc, il nous faut rétablir le courant, car l’incendie a endommagé notre alimentation. Il faut par conséquent qu’une équipe aille manuellement dans la salle des serveurs appuyer sur un bouton magique qui redirigera l’énergie de systèmes de sécurité dont on se fout pour aller à celui-là.
Claire et Ellie se portent volontaires pour y aller. Et tombent dans une salle pleine de sauterelles mortes car oui, sans aucune explication, les sauterelles se sont dit « Et siiiiii on retournait là d’où on avait fui parce qu’on tentait de nous y cramer, mais pas exactement la même salle, on va aller dans une autre pièce super inaccessible au pif au quinzième sous-sol ?« . Et comment ont-elles atteint les serveurs d’ailleurs ? Mystère. Elles ont dû, elles aussi, passer par les trous du scr… bref, on s’est compris.
Nos deux héroïnes redémarrent le système, mais ça plante. Aussi, finalement… eh bien elles tapent partout à coups de hache, et paf, ça marche.
Je ne plaisante pas. Les coups de hache au hasard, ça permet de rediriger de l’énergie dans des systèmes de sécurité. Si.
Quelqu’un a vraiment été payé pour écrire ce film ou… ?
Ne me demandez pas pourquoi mais d’ailleurs, redémarrer le système excite une partie des sauterelles pas tout à fait mortes de la salle, et puis non. Sûrement le bruit du redémarrage Windows qui leur a rappelé tous ces rudes moments où Windows rebootait alors qu’elles avaient un projet Photoshop non-sauvegardé en cours. On les comprend.
D’ailleurs, finalement, pouf, toutes les sauterelles excitées un plan auparavant disparaissent le suivant sans qu’on ne sache vraiment pourquoi. Je pense savoir où elles sont passées. Vous aussi. Non, pas là, même si d’une certaine manière, c’est peut-être le même endroit.
La redirection d’énergie a aussi arrêté l’hyperloop alors que le méchant John Pipo se trouvait dedans. Il tente bien de fuir à pied, mais évidemment, sur qui tombe-t-il ? Des dinosaures ! Qui lui crachent à la gueule (ils n’ont aucun respect), puis le mangent. Là aussi, le vilain qui finit dévoré par les gentils dinosaures, c’est du jaaaaamaaaais… pardon, je baillais : jamais vu.
Owen, de son côté, parvient à aller capturer bébé Blue car « Il a promis à sa mère de ramener son enfant« . Ah, ça, quand on promet des trucs à des vélociraptors, aussi… ne me regardez pas comme ça : connaissez-vous des gens qui ont déjà menti à des raptors, vous ? Hmmm ? Non ? Eh bien, vous voyez, Owen fait comme tout le monde.
La fine équipe fuit, mais pas avant d’être tombée sur le docteur Wu, qui leur assure que lui aussi est de leur côté. Et tous foncent retrouver Cliché, qui est partie démarrer le seul hélicoptère de la base (heureusement que tout le personnel a disparu sans explication, dites voir, sinon c’eut été dur de les évacuer avec un seul appareil). Mais alors qu’elle se pose au milieu du poste de commandement pour récupérer ses amis, qui débarque ?
Mais si, vous le savez.
Le grogrosaurus ! Et le T-Rex ! Qui évidemment, se battent en duel juste devant eux. Nos héros peuvent donc en profiter pour grimper dans l’hélicoptère, le T-Rex finit par triompher, et comme il se doit, conclut le tout par un long rugissement alors que l’hélicoptère s’envole, laissant la vallée et ses installations aux indomptables dinosaures.
Comme je suis surpriiiiiis !
Personne ne fait de remarques sur la pluie tropicale qui s’est mise à tomber, typique de l’Italie, et qui ne semble pas affecter la moindre flammèche d’incendie. Trop de choses affreuses et incohérentes ont déjà eu lieu là-bas.
De retour en sécurité, nos héros peuvent donc reprendre leur vie.
Alan Grant, qui passait le film à se plaindre qu’il était célibataire, décide de manger la bouche d’Ellie, qui le demandait un peu depuis son récent divorce (on ne le voyait pas venir). Puis, ils vont devant le sénat américain témoigner de leurs aventures avec Ian Malcolm. Une décision internationale décide de faire de la vallée du sanctuaire un endroit où les dinosaures peuvent vivre en paix.
Oubliant visiblement qu’en fait, il y en a déjà partout dans le monde, hein, donc bon. Mais là c’est crédible : l’ONU qui ne sert à rien, c’est assez réaliste.
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Le docteur Wu étant lui incapable d’expliquer comment il règle le problème des sauterelles géantes dont il faut réécrire l’ADN… il y parvient lors d’une scène en voix off qui dit « Nan mais c’est bon, il a géré, voilà« . Et ça règle tout. Si, si. Quand je vous dis qu’il y a du gros travail, je n’exagère pas. Les mecs ne sachant plus où ils allaient, une ellipse et c’est plié.
Cliché, qui avait perdu son avion, en récupère une copie. En mauvais état aussi, avec exactement les mêmes traces de rouille. Un peu comme si des paresseux avaient repris le même avion ? Hmmm ! Je n’ose y penser avec un budget pareil !
Owen, Claire et Reloue retournent enfiler des chemises à carreaux, montent dans un break pourri, et vont relâcher bébé Blue près de sa mère. Tout le monde s’émerveille devant la beauté d’un vélociraptor en liberté capable de se multiplier sans aide et sur cette excellente nouvelle qui promet des dizaines de randonneurs morts dans un avenir très proche…
… FIN !
Le film a tout de même des qualités non-négligeables : il n’a pas de scène post-générique.
Enfin, je crois : j’étais parti avant tant j’avais besoin de me laver les yeux.
En conclusion, je dirais bien peu de choses.
À savoir qu’il en va de Jurassic World comme du Covid : le monde d’après ressemble quand même drôlement à celui d’avant.
Et surtout, surtout…
Quand va-t-on arrêter de se manger des variants qui fatiguent tout le monde ?
Triste épidémie.